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Néonicotinoïdes : des petits pas aux grands passe-droits ?

Mardi 6 octobre, les député·es doivent voter sur le projet de loi de réintroduction des néonicotinoïdes. Ces pesticides avaient été interdits en 2018, en application de la loi pour la reconquête de la biodiversité portée par Barbara Pompili en 2016, en raison de leur impact nocif sur les pollinisateurs, comme les abeilles.

Greenpeace France condamne fermement ce recul majeur qui signe l’échec de ce gouvernement à mettre en place une législation qui protège le vivant, la santé les agricultrices et les agriculteurs des dérives de l’agrochimie, malgré les alertes des scientifiques.    
Par conséquent, Greenpeace, ainsi que de nombreuses associations et ONG appellent les député·es à voter contre ce projet de loi pour protéger les générations futures.

« Les arguments invoqués par le gouvernement et le lobby agro-industriel ne tiennent pas la route. La réintroduction des néonicotinoïdes ne permettra ni de renforcer notre souveraineté alimentaire, ni de sauver la filière betterave qui se trouve aujourd’hui prise au piège de ce modèle conventionnel. Plus de 1200 études scientifiques attestent de la toxicité des néonicotinoïdes qui, en ravageant les populations d’abeilles, ruinent l’ensemble du processus de pollinisation nécessaire à la survie et à la variété des espèces cultivées. Même en enrobage de semences comme le propose le gouvernement, leur utilisation constitue une pollution durable qui se diffuse aussi bien dans l’air, le sol ou l’eau. La crainte aujourd’hui, c’est que cette dérogation ouvre la porte à d’autres », souligne Suzanne Dalle, chargée de campagne agriculture pour Greenpeace France.

Alors que l’enjeu de la transition écologique n’a jamais été aussi présent dans l’agenda politique, notamment au sein des débats sur le plan de relance ou la traduction des travaux de la Convention citoyenne pour le climat, Greenpeace rappelle que le renoncement spectaculaire du gouvernement et de la ministre de l’Ecologie sur les néonicotinoïdes est loin d’être un cas isolé.

« Barbara Pompili a beau allumer un contre-feu en faisant des annonces sur la condition animale dans les cirques, quelles “conditions” pense-t-elle réserver aux abeilles en soutenant une telle décision ? Les dernières ambitions environnementales des parlementaires de la République en marche seront-elles sacrifiées par celle qui s’affichait encore récemment comme la première écologiste d’entre eux, depuis la présidence de la commission du développement durable ? Ce cynisme est malheureusement la marque de fabrique de ce gouvernement qui, au-delà des coups de com, méprise profondément l’impératif écologique et l’urgence climatique. On a pu le constater par le passé sur le glyphosate ou l’huile de palme, on le voit actuellement avec le rejet de toutes les mesures budgétaires structurantes de la Convention citoyenne pour le climat, à commencer par les éco-conditionnalités strictes pour les grandes entreprises polluantes bénéficiaires de l’argent du contribuable. Seule la majorité peut encore éviter une déroute complète pour l’environnement », complète Clément Sénéchal, chargé de campagne politiques climatiques.