C’est dans ce cadre que deux militantes ont été interpellées rue Saint Jean, à Nancy, puis emmenées au commissariat de police du boulevard Lobau. Sur place elles ont été retenues arbitrairement dans une cellule pendant 1h30 puis convoquées pour une audition libre : « Ce procédé est une violation flagrante de la liberté individuelle de nos militantes, dénonce Sarah Fayolle, chargée de campagne Transport chez Greenpeace France. Les démonstrations d’intimidations et d’hostilités se multiplient envers nos militants, ici à Nancy, d’autres fois à Nice. C’est tout à fait scandaleux et inacceptable. Nos militants qui agissent dans le respect de la non-violence doivent pouvoir interpeller librement des candidats sur des sujets aussi primordiaux, sans risquer d’arrestation ni de condamnation ».
Convocation à un stage de citoyenneté
Mais les poursuites engagées ne se sont pas pour autant arrêtées. En effet, les deux bénévoles ont été convoquées par le substitut du procureur afin d’effectuer le 24 juin dernier… un stage de citoyenneté devant l’un de ses délégués. « Cette situation serait risible si elle n’en était pas grotesque, continue Sarah Fayolle. Nos militantes s’investissent chaque jour dans des actes de citoyenneté, afin de défendre l’intérêt général. Cette convocation revient à assimiler la lutte pour la protection de l’environnement, que défendent chaque jour les bénévoles de Greenpeace France, à un acte délinquant et répréhensible. Il s’agit d’un glissement dangereux de la part de la justice, que nous dénonçons fortement ».Les deux militantes ne se rendront pas à cette convocation et l’avocate de Greenpeace, Me Marie Dosé, en a officiellement informé le parquet de Nancy.
Manque de courage politique contre la pollution de l’air
En attendant, concernant la lutte contre la pollution automobile, les candidats à Nancy, notamment le maire en place, doivent faire preuve de courage politique. Des engagements solides en faveur de la sortie du diesel, de l’essence et du tout-voiture, doivent et peuvent encore être pris, renforcés ou confirmés.De plus, dans le contexte de crise sanitaire actuelle, les mesures visant à donner plus d’espace aux piétons et aux vélos et à réduire et apaiser le trafic routier devront effectivement être mises en place ou pérennisées par les nouveaux élus. Enfin, il serait aberrant que des candidats et potentiels futurs élus continuent à soutenir des projets de nouvelles infrastructures routières et autoroutières comme le projet d’A31bis. Ces projets sont non seulement destructeurs pour le climat, la qualité de l’air et l’environnement, mais ils supposent également des investissements lourds qui, dans un contexte contraint, devraient plutôt aller au renforcement des alternatives à la voiture. Greenpeace attend donc des deux têtes de liste encore en lice qu’ils clarifient définitivement leur position sur le sujet.