« Patrick Pouyanné, directeur général de Total, joue clairement la montre dans ce dossier, soutenu par la direction de Polytechnique, dénonce Edina Ifticène, chargée de campagne pétrole chez Greenpeace France. Coûte que coûte, l’industrie des fossiles, via son représentant le plus notoire, tente d’accroître son influence néfaste sur les établissements de l’enseignement supérieur et les cerveaux des futurs cadres de la nation. Heureusement, les élèves, les enseignants et la société civile ne sont pas dupes : cette décision apparaît irrégulière, anti-démocratique et anachronique au regard de l’urgence climatique. Les administrateurs de Polytechnique doivent fermement rejeter ce projet, sans se tourner vers une solution à minima, ni une demi-mesure ».Cette semaine, une note juridique publiée par Me Guillaume Hannotin, avocat associé au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation, et commandée par une association d’anciens élèves, pointe du doigt les aspects potentiellement illégaux du projet et signale de possibles conflits d’intérêts entre Patrick Pouyanné, qui siège au sein du Conseil d’administration, et l’école.
Il y a quelques semaines, le sénat des professeurs s’est également prononcé contre cette implantation. Cet avis intervient après plusieurs mois de mobilisation de la majorité des élèves et anciens élèves qui demandent à la direction d’arrêter de s’entêter à défendre ce partenariat qui va à l’encontre des intérêts de l’école et de l’indépendance de son enseignement.
Pour Greenpeace France, l’installation d’un centre de recherche de Total au sein de Polytechnique est un cheval de Troie afin de permettre au pétrolier de continuer d’asseoir l’influence des industries fossiles et du monde d’avant auprès des futurs décideurs, dans un contexte où l’urgence doit être de sortir urgemment du pétrole et du gaz.