« C’est pourquoi nous le proclamons haut et fort : les chantiers ne sont pas dangereux » affirme Marc Gedoux.
Ce message doit être relayé par l’ensemble des autorités, les élus locaux notamment. Ils ont, en la matière, un rôle de premier plan à jouer. Il leur incombe de faire preuve de pédagogie à l’égard des administrés. Souvent, c’est l’ignorance qui provoque la peur. Les explications permettent de mieux comprendre et de ne plus céder à l’irrationnel. Jamais il n’a été question d’arbitrer entre l’être et l’avoir. Si les chantiers peuvent redémarrer, c’est parce qu’au préalable, les conditions de sécurité ont été réunies.
Parallèlement, l’enjeu économique et social doit être entendu. Comment ne pas comprendre l’anxiété de ménages qui se sont lancés dans le projet patrimonial le plus important de leur vie ? Ils doivent être rassurés sur la bonne fin de leur investissement.
Il va pourtant de soi que la sécurité prime. Avant de donner leur autorisation, les pouvoirs publics s’en sont assurés. Ils ont imposé des contraintes derrière lesquelles l’ensemble des professions du Bâtiment s’est rangé. À cette fin, l’OPPBTP (Organisation professionnelle de la protection dans le bâtiment et les travaux publics) a édité le 2 avril un guide en ligne de préconisations de sécurité sanitaire qui ne comprend pas moins de 17 pages. Il a été conçu avec l’agrément des ministères de la Santé, du Travail et de la Transition écologique et solidaire de la Ville et du Logement et des Solidarités.
Quiconque veut s’assurer du caractère exhaustif des dispositions impératives ainsi édictées peut venir s’en rendre compte par lui-même. En regardant les chantiers qui redémarrent, il y verra la somme de protections vestimentaires, techniques, gestuelles qui ont été instaurées : port obligatoire du masque de type 1 ou 2 (ceux de type FFP2, outre qu’ils sont réservés aux soignants, ne sont pas adaptés à des activités physiques inhérentes aux métiers du bâtiment), respect de la distance d’un mètre entre chaque intervenant, nettoyage plusieurs fois par jour avec des produits virucides des bases vie, douche obligatoire des ouvriers avant de partir du chantier, obligation de prévenir la caserne de pompiers la plus proche pour que les secours arrivent dans les plus brefs délais si un incident était constaté. Deux chantiers, Le Prés Saint Gervais (93) et Le Plessis Trévise (94), actuellement au stade de terrassement, vont pouvoir redémarrer. Se déroulant au début des travaux, ce stade nécessite peu de personnel (seulement 4 ou 5 ouvriers), des installations de chantier réduites, et donc, un nombre peu élevé de masques.
Toutes ces consignes visent à atteindre le même objectif : en premier lieu d’assurer la sûreté des ouvriers, de l’environnement et des personnes habitant à proximité, permettre aux entreprises de travailler, et en deuxième lieu de permettre aux entreprises de reprendre même partiellement une activité et leur permettre de traverser la crise économique sans précédent qui ne fait que commencer.