C’est le grand enseignement du Global Property Handbook 2020, l’étude annuelle de BARNES sur l’immobilier international de prestige. Le réseau d’immobilier de luxe analyse chaque année un segment très précis de personnes et de familles. Ce sont les HNWI* ou UHNWI** pour « High-Net-Worth Individuals » et «Ultra High-Net-Worth Individuals ». Pour être éligibles à l’une ou l’autre de ces deux catégories, il faut disposer d’un patrimoine compris entre un et trente millions de dollars (ou au-delà).
A l’échelle de la population de la planète, ces individus sont minoritaires. Au regard de ce qu’ils possèdent pourtant, leur contribution à la croissance de l’économie mondiale est prépondérante, d’autant que leur nombre s’accroît chaque année, même si la progression a ralenti sensiblement en 2019. Ils sont aujourd’hui 265 000 dans le monde. A l’horizon 2023, ils devraient dépasser le cap des 350 000. Leur fortune cumulée s’élèvera alors à plus de 40 000 milliards de dollars US.
Paris 1er devant New York et Tokyo
Depuis plusieurs années déjà, la capitale de la France figurait en bonne place dans ce palmarès. Cinquième dans l’enquête de 2019, il ne lui a fallu qu’an pour s’installer en tête et devancer New York, Tokyo, Los Angeles et Hong Kong.
Cette performance n’étonne pas Thibault de Saint Vincent, Président de BARNES : « Nous le pressentions depuis quelques années. Paris allie l’intérêt historique et touristique et jouit d’une bonne santé économique. En outre, elle fait figure d’exception mondiale en « fêtant » sa quatrième année consécutive de hausse des transactions et des prix, dépassant désormais les 10 000 € en moyenne par mètre carré».
S’agissant des autres villes, le quinté de tête lui semble également justifié. New York reste en 2e position, « signe de sa stabilité et de son attractivité jamais démentie ». Tokyo, nouvel entrant directement promu à la troisième place profite d’une exceptionnelle embellie immobilière, une situation sans doute renforcée par la perspective des Jeux Olympiques d’été 2020. Un peu à la manière de New York, Los Angeles démontre sa solidité et conserve une 4e place qu’elle occupait déjà l’an passé. A l’inverse, Hong Kong, qui était première en 2019, chute à la cinquième place en raison des incertitudes politiques qui l’agitent depuis l’été dernier.
Dans un contexte de Brexit et de taux historiquement au plus bas en France, Paris a été en 2019 la ville internationale de référence en Europe pour l’immobilier de prestige devant Londres, Madrid et Lisbonne.
* Ultra High-Net-Worth Individuals : individus ou familles détenant un patrimoine supérieur à trente millions de dollars
** High-Net-Worth Individuals : individus ou familles détenant un patrimoine compris entre un et trente millions de dollars
L’effet Haussmann
Paris confirme ainsi son potentiel, grâce à son offre immobilière de grande qualité dans la quasi-totalité de ses arrondissements. Cela fait de notre capitale un cas à part sur la carte des grandes métropoles internationales. Tous les arrondissements, même les plus abordables, proposent des immeubles en pierre de taille typiques de l’histoire de la ville, puisqu’ils sont issus des travaux menés par le baron Haussmann au XIXe siècle. Historiquement, l’immobilier de prestige se concentrait sur les VIe, VIIe, VIIIe et XVIe mais son centre de gravité s’est rééquilibré. Le Marais a vu sa cote de popularité augmenter nettement, ainsi que les quartiers connotés
« village » plébiscités par une clientèle jeune et branchée.
« Par ailleurs, Paris a franchi un palier en 2019. En effet, le prix moyen au mètre carré a officiellement dépassé la barre symbolique des 10 000 euros pour l’intégralité de ses transactions, tous quartiers confondus. Dans le très haut de gamme, de plus en plus de ventes approchent, voire dépassent une autre barre symbolique, celle des 30 000 euros le mètre carré », ajoute Thibault de Saint Vincent.
Londres blessée par le Brexit en 6e position
Déjà sortie du top 5 l’an dernier, la ville de Londres a été impactée par les incertitudes liées au Brexit depuis 3 ans. En apparence du moins, car la capitale britannique a plus d’une fois démontré dans l’Histoire sa capacité de résistance. Elle reste malgré tout la ville la plus cosmopolite d’Europe. Place-forte financière et immobilière, elle est toujours très appréciée par les entrepreneurs du monde entier.
Il n’en demeure pas moins qu’en matière d’immobilier, Londres a dû faire face à plusieurs adversités conjoncturelles. Après une montée vertigineuse et continue des prix entre 2009 et 2014, l’attentisme a succédé de 2015 à 2019, entraînant une légère baisse des prix, mais plus encore, une réduction considérable du nombre de transactions. Par ailleurs, le marché a dû intégrer l’augmentation de la stamp duty (droit de timbre ou droits de mutation) à 12 % fin 2014 pour les transactions supérieures à 1,5 millions de livres sterling.
Moscou 48e : une « étoile rouge » est née
Avec 12 millions d’habitants intra-muros, la capitale russe est la plus peuplée du continent européen. Centre artistique, culturel et touristique de premier plan, Moscou est célèbre pour la splendeur de son centre historique inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco. Si le quartier du Kremlin et la Place Rouge attirent chaque année des centaines de milliers de visiteurs, Moscou est une ville particulièrement active, qui produit le quart de la richesse économique du pays. Elle fait une entrée remarquée dans le palmarès, à la 48ème place, avec, pour la première fois depuis 5 ans, une reprise des transactions et une hausse des prix de l’immobilier de 5 à 10 % à Moscou en 2019.
Lyon 49e, la 2e ville française de ce classement
Enfin, de retour en France, Lyon a également eu le droit à la bienveillance des investisseurs fortunés du monde entier. La capitale des Gaules offre en son cœur des biens de prestige, avec de beaux appartements anciens très convoités dont les prix ne baissent pas. À deux heures de Paris en TGV, à moins de 2 heures des stations de ski des Alpes et à moins de 3 heures des plages de la Méditerranée, Lyon jouit en effet d’une situation privilégiée qui lui vaut de figurer dans le top 50, juste derrière Moscou, à la 49ème place. Le volume de transactions est resté très soutenu en 2019 avec une légère hausse des prix qui oscille pour l’immobilier haut de gamme entre 6 500 € le m² et 10 000 € le m².