En juin dernier, Greenpeace France avait déjà dénoncé la responsabilité du gouvernement et de l’élevage industriel dans la déforestation en bloquant durant trois jours l’arrivée d’un cargo de soja en provenance du Brésil, dans le port de Sète [1]. Les activistes de Greenpeace ont demandé au gouvernement de prendre des engagements concrets concernant l’importation de soja issu de la déforestation, un appel qui est resté sans réponse…
« Le gouvernement se dit catastrophé par les feux en Amazonie alors qu’en parallèle un nouveau cargo décharge en toute impunité 60 000 tonnes de tourteaux de soja en provenance du Cerrado, l’une des zones les plus détruites par la déforestation au Brésil ! » déplore Cécile Leuba, experte Forêts chez Greenpeace France.
Emmanuel Macron a beau avoir reconnu fin août la complicité de la France dans les incendies en Amazonie et la déforestation, son gouvernement ne prend aucune mesure pour mettre fin à cet engrenage. Or, pour Greenpeace, la seule solution est de réduire notre production et notre consommation de viande, d’œufs et de produits laitiers et d’amorcer une transition forte vers un modèle d’élevage agroécologique.
« La ministre de la Transition Écologique et Solidaire Elisabeth Borne nous a reçus vendredi dernier mais nous n’avons obtenu aucun engagement concret de sa part en matière de lutte contre la déforestation. Elle doit de toute urgence mettre en application la Stratégie Française de Lutte contre la Déforestation Importée (SNDI) » ajoute Cécile Leuba.
En moyenne, un cargo de soja brésilien arrive en France tous les 10 jours, entretenant ainsi l’élevage industriel et la surconsommation de viande alors que l’élevage représente 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales.
LES DEMANDES DE GREENPEACE FRANCE
– Interdire l’importation de soja ayant contribué à la déforestation
Greenpeace France demande au Ministère de la Transition Écologique et Solidaire l’interdiction de toute arrivée de soja sur le territoire français s’il n’est pas prouvé qu’il n’a pas contribué à la déforestation ou destruction d’écosystèmes. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’appliquer immédiatement les grands principes énoncés dans sa stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée (SNDI).
– Mettre en œuvre des moyens ambitieux pour la transition de notre modèle d’élevage et la fin de l’élevage industriel
Greenpeace France demande à ce que le prochain Plan protéines végétales soit ambitieux et favorise le développement de légumineuses diversifiées, durables et adaptées aux territoires, tant pour nourrir les animaux que les humains. Par ailleurs, la prochaine Politique agricole commune, et en particulier le plan stratégique national, doit permettre une réduction de la production de protéines animales et la transition d’un modèle intensif vers un élevage écologique et paysan. Greenpeace France demande ainsi la fin des subventions aux modèles productivistes pour enfin assurer cette transition vers un élevage écologique.
Le 11 juin dernier, Greenpeace a publié un rapport intitulé « Mordue de viande : l’Europe alimente la crise climatique par son addiction au soja » qui démontre comment l’élevage industriel et la surconsommation de viande en Europe engendrent des phénomènes massifs de déforestation et de destruction d’écosystèmes précieux en Amérique du Sud via la culture du soja.