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Déclaration de politique générale d’E. Philippe : une accélération rhétorique plutôt qu’écologique

La déclaration de politique générale d’Edouard Philippe devant l’Assemblée nationale entérine l’immobilisme du gouvernement face à l’urgence climatique.

Pour Clément Sénéchal, chargé de campagne Climat à Greenpeace France, « loin d’accélérer, le gouvernement empêche en réalité que les lois mobilités et énergie-climat actuellement en discussion à l’Assemblée nationale soient des outils efficaces de lutte contre les changements climatiques. Il a soutenu une date de fin de vente des véhicules diesel et essence beaucoup trop tardive, s’oppose pour le moment à la taxation du secteur aérien, repousse la transition énergétique de 10 ans en décalant l’objectif de 50% de nucléaire dans le mix énergétique à 2035 et rejette toute obligation de rénovation des passoires énergétiques. Derrière les beaux discours, Edouard Philippe et son gouvernement laissent tout simplement passer le train de la transition écologique. » Transports et logement sont pourtant les secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre en France, avec l’agriculture.

Le secteur agricole se voit quant à lui promettre un budget constant dans la politique agricole commune. Cet argent devrait financer la transition agro-écologique et les filières peu émettrices (fruits et légumes, légumineuses, etc.) au lieu de l’élevage industriel : la politique agricole commune ne peut plus être au service des fermes-usines.

Plus généralement, « la science dont Edouard Philippe prétend se réclamer est très claire sur le changement radical de modèle économique dont nous avons besoin pour éviter un désastre climatique. Les poncifs productivistes martelés par le Premier ministre sont aujourd’hui à rebours de l’histoire », ajoute Clément Sénéchal.