A l’heure où la production automobile était en croissance constante, les frères Opel réalisèrent en 1901 le potentiel de l’industrialisation des transports motorisés. S’appuyant sur leurs expériences automobiles, ils mirent à l’étude une première moto. Une étape tout à fait naturelle pour une entreprise qui, à l’époque, était l’un des principaux fabricants de vélos.
À l’automne de la même année, Opel construisit sa première « bicyclette à moteur », une appellation particulière étant donné que les motos d’époque ressemblaient très peu à celles que nous connaissons aujourd’hui. Elles possédaient un cadre de bicyclette sur lequel un réservoir et un moteur monocylindre étaient installés (verticalement dans le cas de l’Opel). Ils étaient reliés à la roue arrière par un bracelet en cuir. Tout cela, bien sûr, sans renoncer aux pédales, car la fiabilité d’un moteur à combustion était encore à prouver. Sans parler du fait que la puissance de ces moteurs n’était souvent pas suffisante pour franchir les montées les plus raides! Le prix relativement abordable (700 marks) de l’Opel 2 PS a contribué au succès immédiat de la première moto Opel.
Moteurs bicylindres
Ensuite, les amateurs de moto ont commencé à exiger de meilleures performances. La puissance du monocylindre a ainsi été progressivement augmentée jusqu’à 3,25 ch en 1907 et une version de 3,5 ch à double allumage électromagnétique a ensuite été développée. Bien que commercialisés aux prix respectifs de 400 et 600 marks, ces modèles ont eu un succès relativement modeste et la production fut stoppée en fin d’année.
Sept ans plus tard, Opel est revenu sur ses pas et a lancé le développement d’une moto légère et robuste. Les vieux projets ont été dépoussiérés et il a été conclu que la « bicyclette à moteur » était le type de véhicule qui correspondait aux attentes. C’était une bicyclette basique équipée d’un monocylindre de 1 ch de 140 cm³ monté sur la roue arrière et qui pouvait atteindre les 40 km/h sur le plat. Trois versions différentes ont été réalisées : homme, femme et sportive.
Les succès sportifs des années vingt
Au cours des années difficiles de la Première Guerre mondiale, la production de motos, soutenue par une série de succès sportifs, contribua largement au chiffre d’affaires d’Opel. À partir de 1922, le moteur spécial monocylindre 4 soupapes Opel remporta quasiment toutes les courses allemandes. L’un des coureurs les plus célèbres était Fritz von Opel, fils de Wilhelm.
Au milieu des années vingt, Opel lança un moteur monocylindre de 498 cm3 affichant performances remarquables avec ses 16 ch. Sa production a continué jusqu’en 1925, date à laquelle Opel a de nouveau suspendu ses activités dans le domaine de la moto.
Cependant, il s’agissait d’une absence de courte durée, car trois ans plus tard, la production de motos reprenait dans les ateliers Elite-Diamant en Saxe, acquis à 75% par les frères Opel. En 1928, la Motoclub fut présentée, une moto à la ligne moderne et à la maniabilité exceptionnelle atteignant les 120 km/h, mais qui était en réalité la réédition d’une moto produite sous la marque Neander (d’après le nom du designer, graphiste, peintre et constructeur Ernst Neumann-Neander).
L’Opel Motoclub
Les principales innovations de l’Opel Motoclub ont été caractérisées par le cadre en poutres d’acier embouti et renforcé par des tubes en acier (une solution qui permettait de contenir les coûts de production et le poids de la moto tout en augmentant la rigidité et la résistance de l’ensemble). Autres particularités de la Motoclub : la fourche élastique de conception atypique et ses pneus rouges. L’offre au public de la Motoclub comprenait une version de base avec un moteur de 16 ch (1 190 Marks) et la SS avec un moteur de 22 ch (1 290 Marks) reconnaissable à ses deux tuyaux d’échappement, tous deux équipés d’une boîte de vitesses à 3 rapports. Malheureusement, la Motoclub est arrivée tardivement sur le marché : la crise industrielle et le nouveau propriétaire ont modifié les plans du constructeur et la production fut stoppée.