Greenpeace publie aujourd’hui une carte interactive, qui superpose la carte de la pollution de l’air extérieur au dioxyde d’azote (NO2) pour 2017 (3) et les localisations des crèches et écoles. Grâce aux modélisations et à la carte en libre accès réalisées par AtmoSud, Greenpeace a pu établir les niveaux annuels de dioxyde d’azote atteints autour de chaque établissement.
Face à la pollution de l’air, les enfants sont plus vulnérables que les adultes. Ils respirent plus vite et inhalent donc plus de polluants. Ils sont physiquement plus proches du sol, où la concentration de polluants est souvent plus forte alors que leur cerveau, leurs organes et leurs poumons sont encore en développement, donc plus fragiles.
« Asthme, toux, troubles du développement mental, détérioration de la fonction pulmonaire, risques de maladies cardio-vasculaires à long-terme : l’exposition quotidienne des enfants à la pollution de l’air a des conséquences dramatiques. A Marseille, 22% des écoles et crèches sont à moins de 50 mètres d’une concentration illégale de dioxyde d’azote, et 58% à moins de 200 mètres. C’est alarmant, d’autant plus que le respect des normes ne garantit pas aujourd’hui l’absence de risques pour la santé », explique Sarah Fayolle, chargée de campagne Pollution de l’air et Transports à Greenpeace France.
Au niveau du territoire de Marseille Provence, le trafic routier est le premier secteur émetteur d’oxydes d’azote. Les véhicules roulant au diesel sont particulièrement émetteurs. « La métropole et la mairie de Marseille ont la responsabilité de protéger nos enfants. Elles doivent créer de toute urgence une Zone à faibles émissions, qui limite progressivement la circulation des voitures et des camions polluants et fixe un cap de sortie pour le diesel puis l’essence. Les élus locaux doivent mettre le paquet sur le développement des transports en commun et du vélo pour que nous puissions toutes et tous respirer sans danger », affirme Florian Bessière, référent Pollution de l’air et transports à Greenpeace Marseille.
Le Conseil de la métropole Aix-Marseille-Provence, qui se réunit aujourd’hui, devait initialement voter le Plan climat énergie territorial. Le report annoncé de ce vote laisse donc un peu plus de temps aux élus métropolitains pour revoir leur copie en incluant des mesures efficaces de lutte contre la pollution de l’air.
La mobilisation de Greenpeace à Marseille se poursuivra ce samedi 30 mars au parc Borely, à partir de 14h. Les militant-e-s de Greenpeace Marseille présenteront aux habitant-e-s la carte interactive et leur proposeront un atelier de réalisation de drapeaux et de masques sensibilisant au problème de la pollution de l’air, pour continuer à interpeller la municipalité et la métropole.
(1) Par “écoles”, Greenpeace entend, pour cette analyse cartographique, les écoles maternelles, élémentaires et primaires. Par “crèches”, Greenpeace entend les établissements d’accueil collectif du jeune enfant (EAJE) : crèches, halte-garderies, multi-accueils, micro-crèches, etc.
(2) Le dioxyde d’azote est un des principaux polluants atmosphériques nocifs pour la santé, aux côtés notamment des particules fines et ultra-fines, des composés organiques volatiles ou de l’ozone. Le dioxyde d’azote indique aussi souvent la présence d’autres polluants toxiques. Les dépassements de la valeur limite annuelle en dioxyde d’azote font de Marseille une des zones pour lesquelles la France va être jugée par la Cour de Justice Européenne.
(3) Cette carte est produite par AtmoSud qui est l’association Agréée par le ministère en charge de l’Environnement pour la Surveillance de la Qualité de l’Air de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
La carte interactive “Votre enfant respire-t-il un air trop pollué ?” est disponible ici.