L’association a reconnu des erreurs sur sa cartographie, basée sur un fichier fourni par le Ministère de la Transition écologique et solidaire et disponible en ligne. Greenpeace France présente ses excuses aux agricultrices et agriculteurs dont la ferme s’est retrouvée sur cette carte alors qu’elle n’aurait pas dû y être, et qui ont eu le sentiment d’être injustement pointé-e-s du doigt. Cet épisode prouve qu’aucune structure publique n’est aujourd’hui en mesure de donner un état des lieux fiable des exploitations dépassant véritablement les seuils des ICPE soumises à autorisation, et donc une vision claire et précise de ce à quoi ressemble l’élevage industriel en France. Cette opacité est inacceptable.
Greenpeace a toujours défendu l’élevage. Le travail des éleveurs est indispensable pour nourrir la population et maintenir les équilibres écologiques de la planète. Nous condamnons par ailleurs fermement tous les actes de violence à l’encontre des éleveurs (dégradation de leur ferme, mais aussi des abattoirs ou des boucheries).Cependant, la tendance est à l’industrialisation et à la concentration des exploitations agricoles. Cela peut avoir de graves impacts sur l’environnement et sur la santé des agriculteurs eux-mêmes, de leurs familles et des riverain.e.s, en plus de pénaliser l’existence de fermes à taille humaine et la survie des paysan.ne.s. C’est exactement ce qui est en train de se passer à Escoubès, dans les Pyrénées-Atlantiques, avec le projet de création d’une ferme de 17 000 porcs qui menace les éleveurs locaux.
“Quel modèle d’élevage souhaite-t-on pour assurer un avenir viable pour les éleveurs, les citoyens et la planète demain ? Alors que les différents syndicats sont en campagne pour les élections des chambres d’agriculture, cet enjeu doit être central et non pas instrumentalisé”, déclare Suzanne Dalle, chargée de campagne agriculture chez Greenpeace France.
L’agriculture industrielle et les fermes-usines enferment les agriculteurs et agricultrices dans une dynamique destructrice. Par ailleurs, les agriculteurs engagés sur la voie de la transition agroécologique s’en sortent bien économiquement, tout en préservant les ressources naturelles, le climat et leur santé. Greenpeace appelle donc les pouvoirs publics à soutenir efficacement celles et ceux qui mettent déjà en oeuvre des pratiques agroécologiques, ou qui veulent s’engager sur cette voie.