La campagne internationale de Greenpeace pour protéger l’océan Antarctique a reçu le soutien sans précédent d’industriels pêchant le krill dans les eaux de l’Antarctique. Cette annonce a été rendue publique lors d’un événement organisé par Greenpeace à Cambridge, en Grande-Bretagne, en présence de scientifiques et de l’acteur espagnol Javier Bardem qui a participé à une expédition de Greenpeace en Antarctique en janvier 2018.
Cette annonce majeure a été faite par un groupe d’industriels représentant 85% de la flotte de pêche au krill en Antarctique et qui sont tous membres de l’ARK (Association of Responsible Krills). Elle implique l’arrêt volontaire de la pêche au krill à l’intérieur de larges zones situées autour de la péninsule Antarctique et qui incluent notamment des “zones tampons” autour des colonies reproductives des manchots.
Les industriels se sont aussi engagés à soutenir le processus politique et scientifique visant à créer un réseau de vastes aires marines protégées en Antarctique et qui couvriraient des zones où leurs flottes pêchent actuellement.
Dès 2020, ces entreprises vont respecter une interdiction d’accès définitive à des zones identifiées comme étant écologiquement sensibles et dont la protection est recommandée, tout en continuant à soutenir le processus pour créer une vaste zone protégée dans la région.
Pour Frida Bengtsson de la campagne Antarctique de Greenpeace, « l’élan pour la protection des eaux antarctiques grandit. Un mouvement mondial de plus d’1,7 million de citoyens s’est créé et il a été rejoint par des scientifiques, des gouvernements, des personnalités artistiques et désormais même des industriels de la pêche en Antarctique. C’est une avancée audacieuse et progressiste de la part de ces professionnels de la pêche et l’on espère que le reste de l’industrie de la pêche au krill va suivre.»
« Au mois d’octobre prochain, lorsque la proposition de créer un vaste sanctuaire marin en mer de Weddell en Antarctique sera sur la table, les responsables politiques devront tenir compte de cette mobilisation mondiale », conclut Frida Bengtsson de Greenpeace.
Kristine Hartmann, vice-présidente exécutive de l’entreprise Aker BioMarine, la plus grande société de pêche au krill dans le monde, déclare: « protéger l’écosystème antarctique dans lequel nous pêchons fait partie de notre identité. Notre dialogue continu avec les membres de l’ARK, avec les scientifiques et avec la communauté des ONG environnementales dont Greenpeace, est ce qui rend possible des efforts supplémentaires comme celui-ci. Nous sommes persuadés que l’engagement de l’ARK va aider à garantir que le krill demeure une ressource stable et durable d’omégas 3 pour le futur ».
Kristine Hartmann poursuit: « grâce à cet engagement, nous montrons qu’il est possible que des zones sans pêche et des pêcheries durables cohabitent. Cet engagement exprime aussi un soutien au travail de la Commission pour la conservation de la faune et la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR) qui vise à établir un réseau de vaste aires marines protégées et fondées scientifiquement dans l’Antarctique ».
L’événement organisé par Greenpeace à Cambridge s’est déroulé alors que des scientifiques spécialistes de l’Antarctique se réunissaient dans la même ville pour discuter des propositions de création d’aires marines protégées en Antarctique. L’une de ces propositions vise à créer un sanctuaire marin d’1,8 million de kilomètres carrés dans la mer de Weddell en Antarctique. La décision finale sera prise par la CCAMLR en octobre 2018 lorsqu’elle se réunira à Hobart, en Tasmanie.