Nobuo Tanaka, directeur exécutif de l’Agence Internationale de l’Energie, a remis officiellement aujourd’hui au Ministre de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer, représenté par Pierre-Franck Chevet, directeur général de l’énergie et du climat, le rapport sur la politique énergétique de la France.
Tous les cinq ans, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) procède à une revue en profondeur des politiques énergétiques de ses Etats membres. Cette revue est réalisée par une équipe d’une dizaine d’experts internationaux sélectionnés par l’AIE. Cette équipe s’appuie sur un questionnaire approfondi et une semaine d’auditions et d’échanges avec les acteurs de ces politiques (administrations, fournisseurs d’énergie, industriels et consommateurs, ONG). Ce travail d’audit fait l’objet d’un rapport qui balaye l’ensemble des thèmes qui constituent notre politique de l’énergie : politique générale ; énergie et environnement ; efficacité énergétique ; énergies fossiles ; énergies renouvelables ; électricité ; énergie nucléaire ; R&D. Le rapport formule des recommandations qui doivent permettre de conforter nos actions en matière de sécurité énergétique et de protection de l’environnement.
Le rapport indique que la France est le deuxième consommateur d’électricité en Europe, pour une part de production nucléaire de 80 %, ce qui constitue une particularité de notre pays. Il rappelle par ailleurs que la France importe la totalité de ses besoins en pétrole, gaz et charbon. La France est aussi le deuxième pays européen pour la production d’énergies renouvelables. Il souligne également la réussite de notre politique de diversification de nos sources d’approvisionnement qui contribue à notre sécurité énergétique. Il précise enfin que les émissions de CO2 de la France sont parmi les plus basses des pays de l’AIE.
La forte implication du gouvernement français dans la lutte contre le changement climatique est reconnue et le rapport souligne que la création d’un ministère qui regroupe l’énergie, le changement climatique, les transports et l’urbanisme est un facteur de cohérence et d’efficacité.
Concernant le marché de l’électricité, le rapport accueille favorablement les travaux de la commission Champsaur (qui ont débouché sur le projet de loi NOME) et souligne que le développement de capacités de production adaptées aux besoins nécessite que les prix de marché reflètent les coûts complets de la production électrique nucléaire.
Le rapport souligne également que le développement des interconnexions électriques et gazières est indispensable pour renforcer la sécurité énergétique et pour mieux assurer les équilibres entre la consommation de base et les périodes de pointe. A ce titre, l’implication de la France dans les initiatives de coopération avec les pays voisins est saluée.
La part du gaz est appelée à augmenter dans notre mix énergétique, notamment dans la production d’électricité. La France a amélioré sa sécurité gazière depuis la revue précédente de 2004, en diversifiant ses approvisionnements, y compris en gaz naturel liquéfié. En effet aucun pays producteur ne compte pour plus de 20 % nos approvisionnements.
Les principales recommandations formulées par ce rapport sont les suivantes :
– Respecter le calendrier et les engagements du Grenelle de l’Environnement et maintenir notamment la priorité sur les transports et l’habitat en matière d’efficacité énergétique et de lutte contre l’effet de serre.
– Promouvoir les investissements, poursuivre l’ouverture du marché de l’électricité et améliorer la coordination avec les pays voisins, afin de mieux s’insérer dans le marché européen.
– Conforter les réseaux de transports, aussi bien sur le territoire national qu’aux points d’interconnexion.
– Développer une vision stratégique pour les infrastructures de réseaux électriques, prenant en compte les évolutions liées à l’efficacité énergétique et au développement des énergies renouvelables, en tirant parti des technologies de réseaux « intelligents » (smart grids).
Pierre-Franck Chevet a souligné « l’importance de la concertation européenne, mais aussi mondiale, dans la mise en oeuvre de nos politiques énergétiques. Celles-ci doivent reposer sur une coopération entre les pays producteurs et consommateurs et sur une coordination étroite des politiques énergétiques des pays membres de l’AIE. Les objectifs poursuivis en matière de sécurité et d’efficacité énergétique contribuent de manière essentielle à notre politique de lutte contre le changement climatique, et les engagements du Grenelle Environnement vont dans ce sens. »
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