Le gouvernement a présenté, le 25 avril, son projet pour rendre l’agriculture moins dépendante aux pesticides. Dans cette perspective, l’Association Française des biotechnologies végétales (AFBV) s’inquiète de constater que le gouvernement ne mentionne nulle part le développement de la recherche sur l’amélioration des plantes. Notre Gouvernement aurait il renoncé au progrès génétique pour diminuer les utilisations de produits phytopharmaceutiques et pour quelles raisons ? Cette grave lacune serait à la fois une aberration écologique nuisible à notre environnement et une aberration économique nuisible à nos agriculteurs.
Pour l’AFBV la génétique de précision, en utilisant l’ensemble des techniques disponibles et en particulier la génomique, l’édition de gènes et le génie génétique, ouvre des perspectives écologiquement très prometteuses. Les sélectionneurs sont maintenant en capacité de créer beaucoup plus rapidement des plantes plus « vertes », c’est à dire des variétés capables de se protéger par elles-mêmes des maladies, des agressions des insectes nuisibles ou des changements climatiques.
L’AFBV demande donc au Gouvernement et aux élus de la nation de faire confiance à la recherche française en lui donnant les moyens juridiques et financiers d’innover dans tous les domaines incluant l’amélioration génétique des plantes. A ces conditions la filière semencière française, au troisième rang mondial, aura les moyens de devenir un acteur majeur dans la transformation de notre modèle agricole.
Mais croire, ou faire croire aux français, que notre pays réussira la transition écologique de son agriculture sans faire appel au progrès génétique entrainera de cruelles désillusions. Sans investir dans l’amélioration des plantes, le plan d’actions du Gouvernement pour réduire significativement les usages des produits phytopharmaceutiques conduira à une impasse.