Le Gouvernement a engagé une consultation des organisations agricoles pour élaborer son Plan de réduction des utilisations de produits phytopharmaceutiques. Pour l’Association Française des Biotechnologies Végétales (AFBV) qui vient d’envoyer sa contribution il n’est pas réaliste d’envisager une agriculture sans traitement de protection des plantes, même pour l’agriculture biologique. Par contre il est possible de réduire de façon significative ces utilisations grâce aux techniques alternati existantes et avec des changements de pratiques. Mais, pour l’AFBV, l’objectif annoncé de réduire de 50 % ces utilisations en 2025 ne sera pas atteint avec les seules démarches agroécologiques. Pour faire ce grand pas supplémentaire les agriculteurs, quelque soit leur modèle agricole, conventionnel ou biologique, devront compter, en plus, sur une meilleure résistance génétique des plantes aux maladies et aux prédateurs de toutes sortes.
Miser sur le progrès génétique est encore plus pertinent aujourd’hui avec les perspectives offertes par les nouvelles technologies comme l’édition de gènes. Celles-ci, plus précises et plus rapides, ouvrent de nouvelles opportunités d’améliorations des plantes comme la lutte contre les virus, les bactéries, les champignons et autres agresseurs . Pour l’AFBV l’édition de gènes annonce une « nouvelle ère » pour les biotechnologies végétales qui vont générer une vague d’innovations et donc de la création de valeurs : toutes les filières végétales sont concernées. C’est pourquoi renoncer à utiliser ces nouvelles technologies pour créer des plantes résistantes génétiquement aux maladies et aux prédateurs serait une aberration écologique et économique.
Pour que notre agriculture puisse devenir moins dépendante aux produits phytopharmaceutiques l’AFBV invite le Gouvernement à être cohérent et courageux : qu’il ose permettre à notre Recherche d’utiliser les outils les plus avancés comme l’édition de gènes et qu’il lui donne les moyens financiers et les sécurités juridiques dont elle a besoin pour jouer pleinement son rôle dans ce processus de transformation profonde de notre agriculture.
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