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Un sous-marin de Greenpeace filme des images inédites du fond marin de l’Antarctique



Greenpeace International a diffusé ses premières images sous-marines du fond marin de l’Antarctique. C’est la première fois que des humains, à bord d’un petit sous-marin deux places, explorent cette zone du plancher océanique en Antarctique.

« Notre première plongée en Antarctique a été magique, déclare John Hocevar, biologiste marin à Greenpeace Etats-Unis et pilote du sous-marin sur place. Je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre et nous avons découvert une vie foisonnante au fond de l’océan ».

« Nous avons observé de nombreuses espèces d’éponges, des coraux, des seringues de mer et beaucoup d’étoiles de mer différentes. J’espère que nos observations vont contribuer à démontrer pourquoi nous devons protéger cet écosystème précieux».

© Christian Åslund / Greenpeace

Susanne Lockhart, une biologiste américaine spécialiste de l’Antarctique, était également présente dans le sous-marin. Elle précise : « nous en sommes au début de notre travail de recherche scientifique, mais il y a des indications claires de la présence d’un écosystème marin vulnérable d’après les premières images. Nous allons continuer notre exploration du fond marin pour aider à déterminer quelles zones précises doivent être protégées en priorité contre la pêche industrielle notamment. Nous voulons rassembler les preuves qui permettront de soutenir la protection de l’océan antarctique ».

Greenpeace mène actuellement une expédition de 3 mois en Antarctique avec son navire brise-glace l’Arctic Sunrise pour plaider en faveur de la création d’un vaste sanctuaire marin en mer de Weddell. Il constituerait un refuge pour de nombreuses espèces emblématiques telles que les manchots, les phoques, les baleines mais également le krill, ces petites crevettes qui se trouvent à la base de la chaîne alimentaire de tout l’écosystème marin et qui sont très prisées par la pêche industrielle.

L’équipage mène des recherches scientifiques grâce aux plongées d’exploration du plancher océanique. La pollution par les micro-plastiques sera également étudiée.

Ce sanctuaire marin serait le plus grand du monde : il s’étendrait sur 1,8 million de km2, soit l’équivalent de 5 fois la taille de l’Allemagne, le pays à l’origine de la proposition de créer ce sanctuaire. Cette proposition est portée par l’Union européenne au sein de la Commission pour la conservation de la faune et la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR). Elle sera examinée en octobre 2018 par ses États membres, dont la France.

« Les images filmées par le sous-marin de Greenpeace seront envoyées à la Commission pour renforcer la proposition de sanctuaire, ajoute Hélène Bourges, responsable de la campagne Océans à Greenpeace France. La France doit soutenir cette proposition car elle est l’une des gardiennes de l’Antarctique étant donné le rôle historique qu’elle a joué pour protéger ce continent ».

La pétition lancée par Greenpeace et adressée aux Etats membres de la CCAMLR a déjà recueilli plus de 500 000 signatures.