Agglotv.com

Classement climatique par pays: la Suisse n’a aucune chance face à la Lituanie et au Maroc



Dans la nouvelle comparaison des performances climatiques par pays, la Suisse se classe douzième à la faveur d’une faible concurrence. Elle se place ainsi dans le premier tiers du classement. Toutefois, elle est largement distancée par des pays passablement ambitieux. Ses performances sont particulièrement décevantes en matière d’objectifs climatiques pour 2030, totalement insuffisants en regard de l’Accord de Paris sur le climat.

Le classement annuel par pays «Climate Change Performance Index (CCPI)» compare les émissions de CO2, la production d’énergie, l’efficacité énergétique, ainsi que la politique climatique des nations. Sa nouvelle édition est présentée ce mercredi dans le cadre de la conférence de l’ONU sur le climat à Bonn. La Suisse se classe douzième, un résultat dû en particulier au manque d’objectifs en matière d’énergies renouvelables et à leur développement à la traîne. Concernant les objectifs climatiques pour 2030, les efforts de la Suisse sont clairement insuffisants – la plupart des 57 Etats évalués étant nettement plus performants en la matière. Dans une étude récemment publiée, le WWF a montré que la Suisse devait réduire ses émissions de CO2 indigènes de deux tiers d’ici 2030 pour satisfaire aux exigences de l’accord de Paris sur le climat et non pas se contenter de seulement 30% (par rapport à 1990) comme le prévoit le Conseil fédéral.

La Suisse obtient un résultat relativement bon quant à la part actuelle d’énergies renouvelables – elle profite des centrales hydro-électriques construites ces cent dernières années et donc aussi de sa topographie. Les quatre cinquièmes de l’approvisionnement énergétique de la Suisse dépendent cependant toujours des importations de pétrole, de gaz naturel et d’uranium. En matière d’efficacité énergétique, la Suisse obtient également de bonnes notes au classement. Toutefois, au second coup d’œil, son mérite n’est pas si grand qu’il y paraît: les produits supposant une dépense d’énergie importante sont généralement importés; la consommation d’énergie due à notre propre consommation a donc lieu dans d’autres pays. «Dans l’ensemble, la Suisse doit au moins doubler ses ambitions si elle veut mener une politique climatique suivant l’Accord de Paris», affirme Patrick Hofstetter, responsable climat et énergie au WWF Suisse. Le 12e rang de la Suisse l’inquiète: «La politique climatique de la Suisse n’est pas bonne, la plupart des autres pays font preuve de faiblesse en la matière.»

Le classement climatique par pays est établi par le Climate Action Network (CAN) Europe, The New Climate Institute et Germanwatch. Cette année, il repose sur une nouvelle méthodologie, qui mesure davantage les prestations des pays à l’aulne des objectifs de l’Accord de Paris. Pour cette raison, le 12e rang de la Suisse n’est pas directement comparable à son résultat de l’année précédente (14e rang). Comme lors des années précédentes, les rangs 1 à 3 n’ont pas été attribués, car aucun pays n’était suffisamment performant pour réaliser les objectifs définis à Paris.

Le meilleur résultat est enregistré par la Suède. Les chauffages à mazout et à gaz nuisibles pour le climat ont déjà pratiquement entièrement disparu de Suède et d’ici 2030, les émissions dans ce pays devraient diminuer presque deux fois plus rapidement qu’en Suisse. La Lituanie et le Maroc se classent derrière la Suède. En matière d’émissions, d’efficacité énergétique et en partie aussi dans d’autres catégories, ces deux pays réalisent de meilleurs résultats que la Suisse. La Chine se situe dans la partie inférieure du milieu du classement, tandis que les Etats-Unis, l’Australie, la Corée du Sud, l’Iran et l’Arabie Saoudite ferment la marche.