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Ordonnance sur l’énergie: un affront à la protection de la nature



Après l’acceptation du tournant énergétique par le peuple en mai, la production d’électricité doit devenir plus respectueuse de l’environnement. L’ordonnance sur l’énergie présentée aujourd’hui va en partie à l’encontre de cet objectif. Pour les organisations de défense de l’environnement Greenpeace, Pro Natura, BirdLife, ATE et WWF, les nouvelles valeurs seuils définissant l’importance nationale des centrales hydrauliques, éoliennes et autres sont inacceptables.

L’ordonnance sur l’énergie fixe à partir de quelle puissance les centrales de production d’électricité sont d’intérêt national. Ce dernier facilite grandement la construction de nouvelles centrales, même dans des habitats intacts. De telles installations peuvent même être construites dans des zones particulièrement précieuses du point de vue écologique, figurant à l’inventaire fédéral des paysages, sites et monuments naturels (IFP). Les organisations de défense de l’environnement estiment que les valeurs seuils de puissance telles qu’elles sont définies dans l’ordonnance sont un affront pour la protection de la nature: les petites centrales hydrauliques qui produisent moins d’un pour mille de la production nationale devraient aussi être d’intérêt national à l’avenir. Elles seraient ainsi placées au même niveau qu’un paysage protégé d’importance nationale. Les derniers cours d’eau naturels sont menacés d’un corset en béton. Pendant les discussions entre les organisations de défense de la nature, les producteurs d’électricité et les autorités en vue de l’élaboration de la nouvelle ordonnance, des valeurs bien différentes, résultat d’un compromis, ont été débattues. Pour les défenseurs de l’environnement, une valeur seuil plus élevée est également nécessaire pour les centrales éoliennes.

Les organisations Pro Natura, BirdLife Suisse, Greenpeace, ATE et WWF critiquent par ailleurs la mise en œuvre des objectifs en matière de CO2 pour les voitures neuves selon la Stratégie énergétique. Le Parlement a plusieurs fois refusé d’abaisser les objectifs en matière de CO2 pour les voitures neuves. Selon la législation issue de la Stratégie énergétique, les voitures neuves ne devraient pas émettre plus de 95g de CO2 par km en moyenne dès 2020. Le Conseil fédéral repousse à présent ce délai à 2023. Il contourne ainsi la volonté du peuple et du Parlement et fait de la Suisse un îlot où circulent des voitures particulièrement nuisibles pour le climat.