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Plus d’une centaine d’auteur-e-s à travers le monde se mobilisent pour la liberté d’expression et la protection des forêts



Plus d’une centaine d’auteur-e-s à travers le monde dont le prix Nobel de littérature John Maxwell Coetzee (Disgrâce), Margaret Atwood (La Servante écarlate) et Yann Martel (L’Histoire de Pi), lauréats du Booker Prize, Laurent Gaudé (Le soleil des Scorta), lauréat du prix Goncourt et Annie Ernaux (La Place), lauréate du prix Renaudot, ont signé un manifeste à l’invitation de Greenpeace pour soutenir la liberté d’expression et la protection des forêts [1].

Ce manifeste fait suite aux deux procédures judiciaires engagées par la compagnie forestière canadienne Résolu pour réduire Greenpeace au silence et l’empêcher de faire campagne pour défendre la forêt boréale.

Margaret Atwood, auteure du roman dystopique La Servante écarlate qui dépeint un avenir où la liberté d’expression n’est qu’un lointain souvenir, déclare : « Nous connaissons déjà la fin de romans comme “La Servante écarlate”, “1984” et “Le Meilleur des mondes”. Mais notre histoire reste encore à écrire. Ceci est notre chance de défendre la liberté d’expression, la liberté de militer pour le changement, de remettre en question les puissants et de renforcer la protection de ces libertés par des lois. En tant que société, nous avons besoin que le dénouement de cette histoire soit positif. »

Les signataires se sont engagé-e-s à défendre « la liberté d’expression en tant que pilier de nos sociétés démocratiques et pacifiques ; le droit des individus de se réunir, de s’organiser et de protester sans être intimidés ; [et] les personnes qui protègent pacifiquement les forêts du monde. »

« En définitive, nous bénéficions tous de la liberté d’expression. Si Résolu parvient à faire taire Greenpeace avec ses procédures judiciaires abusives et brutales, nous sommes TOUS perdants. Il ne s’agit pas seulement de préserver notre environnement, mais également la société civile », a déclaré Yann Martel.

Greenpeace a publié le 16 mai dernier un rapport qui démontre que de grandes maisons d’édition internationales dont Penguin Random House, HarperCollins, Simon & Schuster et Hachette, s’approvisionnent en produits papier auprès de Résolu [2]. Greenpeace invite ces éditeurs à rejoindre son appel pour protéger la liberté d’expression et le droit de se mobiliser collectivement sur des enjeux d’intérêt public, comme la préservation des forêts.

De nombreux auteurs ont signé le manifeste dont les gagnants du prix Man Booker Julian Barnes (Une fille, qui danse) et Ian McEwan (Expiation), la lauréate du prix MacArthur Deborah Eisenberg (Le crépuscule des superhéros), Anthony Doerr, lauréat du prix Pulitzer (Toute la lumière que nous ne pouvons voir), Roberto Saviano, lauréat du Pinter International Writer of Courage Award (Gomorra), Philippe Claudel, lauréat du prix Renaudot (Les âmes grises), Yasmina Khadra (Ce que le jour doit à la nuit), Laurent Binet (HHhH), Dmitry Glukhovsky (Métro 2033), Nancy Huston (Lignes de faille), Erri de Luca (Montedidio), Eve Ensler (Les Monologues du vagin), Marc Dugain (La Chambre des officiers), Peter Wohlleben (La Vie secrète des arbres), Alec Baldwin (Néanmoins), Caryl Férey (Zulu) et bien d’autres encore.

Ce manifeste a été signé par des auteur-e-s du Canada, des États-Unis, du Royaume-Uni, de France, du Japon, du Mexique, d’Australie, d’Indonésie, des Pays-Bas, d’Italie, du Chili, de Roumanie, d’Inde, de Suède, d’Afrique du Sud, d’Allemagne et du Danemark.

Greenpeace sera présente au salon du livre Book Expo de New York cette semaine afin d’établir un lien direct avec des éditeurs et des lecteurs. Une installation artistique appelée Treewhispers de l’artiste Pamela Paulsrud, sera présentée au public.

[1] Cliquez ici pour voir le texte intégral du manifeste des auteur-e-s et la liste des signataires http://www.greenpeace.org/usa/authors-pledge

[2] Cliquez ici pour accéder au rapport Couper le droit de parole: comment Résolu s’apprête à bâillonner la critique concernant ses pratiques d’exploitation forestière : https://www.greenpeace.fr/sheet/couper-droit-de-parole-resolu-sapprete-a-baillonner-critique-concernant-pratiques-dexploitation-forestiere/

[3] Dans son rapport, Greenpeace demande à Produits forestiers Résolu de prendre les mesures suivantes :

Adopter un consentement libre, préalable et éclairé comme base pour s’engager auprès des peuples autochtones afin d’assurer que la planification forestière est motivée par la connaissance et la gouvernance autochtones.
Suspendre l’exploitation forestière et l’approvisionnement dans les forêts à haute valeur de conservation, y compris les paysages forestiers intacts et l’habitat du caribou forestier, jusqu’à ce que la planification de la conservation fondée sur la science ait lieu.
Soutenir publiquement les aires protégées à grande échelle, basées sur les données scientifiques et les connaissances autochtones.
Réitérer son engagement au système FSC et récupérer les certificats perdus.
Travailler avec les organisations environnementales, les syndicats et les communautés pour répondre aux préoccupations économiques légitimes et assurer le maintien des emplois.