Greenpeace France a porté plainte aujourd’hui contre la société gestionnaire du magasin E. Leclerc de Bois D’Arcy (78) auprès du Procureur de la République d’Evry (91) pour mise en danger délibérée de la vie d’autrui et violences volontaires.
Cette plainte fait suite aux violences exercées par les agents de sécurité et une partie des salariés du magasin Leclerc de Bois D’Arcy contre des militants de Greenpeace, le mercredi 22 juin. Ils ont été violemment pris à partie alors qu’ils menaient une action non-violente d’information des clients et tentaient de déployer des banderoles.
« On a rarement vu un tel niveau de violence sur nos militants qui sont toujours pacifiques, explique Jean-François Julliard, Directeur Général de Greenpeace France. Certains actes des salariés ou de la sécurité du magasin Leclerc sont irresponsables et inacceptables puisqu’il y a eu mise en danger de la vie d’autrui. Nous ne pouvons laisser faire et c’est pourquoi nous portons plainte. »
Les militants étaient là pour dénoncer l’absence d’effort de Leclerc sur le problème des pesticides, alors que le n°1 de la grande distribution en France a une responsabilité particulière dans l’utilisation des pesticides dans l’agriculture conventionnelle.
Une violence rare des employés montés sur le toit avec cutters et couteaux
La réaction des agents de sécurité de Leclerc puis d’une partie des salariés appelés à monter sur le toit a été d’une violence rare, alors que les militants de Greenpeace étaient pacifiques : bousculade, menaces verbales et physiques, certains armés de couteaux ou de cutters, d’autres lançant le matériel des militant – dont des sacs de 30kg – du toit au sol au risque de blesser des clients du magasin. Un des protagonistes a même coupé une corde assurant la sécurité d’un des activistes qui a fait une chute de plusieurs mètres. Le militant a eu beaucoup de chance puisqu’il aurait pu tomber de 9 mètres si un avant-toit ne l’avait pas retenu. Il souffre de contusions, de maux à la colonne vertébrale et d’une incapacité temporaire de travail d’une journée. Une quarantaine de salariés et d’agents de sécurité étaient sur le toit pour empêcher par tous les moyens l’expression des militants de Greenpeace qui étaient au nombre de dix.
« Que font un boulanger, boucher, poissonnier, magasinier du magasin Leclerc à épauler les agents de sécurité sur le toit, couteaux et cutters à la main, demande Jean-François Julliard. Quelle consigne leur a été donnée ? Pourquoi le magasin et le groupe utilisent ses salariés pour empêcher une manifestation qui ternit son image plutôt que de répondre à nos demandes s’il n’a rien à cacher? »
Les militants de Greenpeace assument toujours leurs actes, Michel Edouard Leclerc doit s’expliquer
Greenpeace et ses militants assument toujours devant les forces de l’ordre et la justice les risques et conséquences de leurs actions directes non-violentes. Depuis un an que nous menons campagne pour que le groupe Leclerc ouvre un dialogue, fasse preuve de plus de transparence et évolue sur la question des pesticides dans les fruits et légumes issus de l’agriculture conventionnelle, nous nous sommes heurtés à du mépris et le déni total du problème des pesticides pour la santé de ses clients. La seule réponse consiste en une campagne vantant l’augmentation de la part du bio dans ses magasins. Mais la question que pose Greenpeace à E.Leclerc concerne les aliments les plus massivement disponibles et consommés par ses clients : ceux issus de l’agriculture conventionnelle.
« Greenpeace demande à Michel Edouard Leclerc des explications sur ce déferlement de violence et sur les consignes qui sont données à ses salariés. Au lieu de répondre par la violence ou par une campagne de communication sur le bio, le groupe Leclerc pourrait ouvrir le dialogue et envisager de réduire les pesticides dans la production des fruits et légumes comme d’autres enseignes se sont engagées à le faire. »