Greenpeace a déposé vendredi dernier un recours administratif visant à annuler le plan particulier d’intervention (PPI) du Blayais. Le PPI comporte l’ensemble des mesures qui doivent être appliquées en cas d’accident sur un site nucléaire : distribution de comprimés d’iodes, plans d’évacuation, etc. Déjà particulièrement restreint puisque limité à 10 kilomètres, le PPI du Blayais ne prend pas en compte certaines communes pourtant inclues dans ce périmètre. Face à cette situation inacceptable d’inégalité entre les collectivités, Greenpeace a décidé de saisir la justice.
L’exclusion arbitraire de certaines communes de Gironde
Parmi les communes non prises en compte par le PPI, figure Saint-Yzans-de-Médoc, pourtant située à moins de 10 kilomètres de la centrale du Blayais. La commune a d’ailleurs également déposé un recours administratif visant à l’annulation du PPI. Aucun critère objectif ne semble expliquer les raisons pour lesquelles ces communes sont exclues. Elles présentent par exemple toutes des enjeux particuliers comme la présence de groupes scolaires.
Pour une extension du périmètre des plans particuliers d’intervention en France
Depuis plusieurs années, Greenpeace déplore un vide juridique sur le périmètre des PPI en France, qui est aujourd’hui délimité arbitrairement et de façon systématique par les autorités préfectorales à 10 kilomètres alors qu’aucun texte ne prévoit de seuil. Depuis l’accident de Fukushima, les autorités européennes de sûreté nucléaire, la Wenra et l’Herca, préconisent un élargissement du dispositif au moins à 20 kilomètres, voire à 100 kilomètres. En ce qui concerne la distribution d’iode, le président de l’Autorité de sûreté, Pierre-Franck Chevet, préconise une distribution étendue à 100 kilomètres autour de chacune des centrales.
Pour protéger efficacement les populations en cas d’accident nucléaire grave, la France se doit de suivre les recommandations des autorités de sûreté et ainsi d’étendre les plans particuliers d’intervention.