Dans un contexte particulièrement confus et sans saisine officielle, le Haut Conseil des Biotechnologies a rendu publique le 4 février dernier sa première contribution sur le statut juridique des Nouvelles techniques de modifications génétiques, dites NBT (New Breeding Techniques) : ces techniques produisent-elles ou non des OGM ? Diffusé en catimini, ce document est composé d’une note du Conseil Scientifique, de contributions des membres du Comité Économique, Éthique et Social, d’une synthèse de ses premiers débats et d’un résumé des analyses juridiques disponibles.
Une telle censure est totalement contraire au principe imprescriptible de transparence qui doit fonder l’évaluation scientifique. Les controverses n’appauvrissent pas les sciences, mais alimentent au contraire leurs progrès. Les cacher ne peut conduire qu’à des choix politiques erronés aux conséquences imprévisibles et à une perte de confiance du public.
Les organisations soussignées, membres du CEES du HCB, constatent que cette décision empêche le CEES de poursuivre ses travaux qui doivent, selon la loi, s’appuyer sur les avis du Comité Scientifique. Comment en effet pourrait-il élaborer les recommandations qui lui sont demandées sur la base d’informations tronquées ?
Le HCB français est une création inédite que le Parlement a ouvert aux organisations de la société civile dans le but d’éclairer la décision politique sans étouffer les controverses. Sa mission n’est pas de décider à la place des responsables politiques, mais d’éclairer leurs choix en leur fournissant l’ensemble des éléments en débat. S’il ne veut pas renoncer à cette mission, il doit rendre compte du manque de consensus au sein des scientifiques et publier immédiatement l’avis divergent qu’il a censuré.