Le tir prévu de deux jeunes loups de la meute du Calanda aura des conséquences juridiques: le WWF Suisse dépose un recours auprès des tribunaux administratifs des cantons de Saint-Gall et des Grisons. L’organisation espère ainsi éviter de tels tirs à l’avenir, au profit de mesures préventives: les sources de nourriture en particulier doivent être éliminées de manière conséquente. Malheureusement, les bases juridiques nécessaires à empêcher les tirs actuels manquent.
«De nombreux loups ont été aperçus à proximité de sources de nourriture», critique Gabor von Bethlenfalvy, spécialiste des grands prédateurs au WWF Suisse. «Dans les faits, les loups ont été habitués à être nourris. A l’avenir, il faudra absolument éviter ce type de pratiques».
Le WWF juge par ailleurs disproportionnée l’autorisation délivrée pour abattre deux jeunes loups de la meute du Calanda. Le comportement tout à fait normal des loups est déjà considéré comme dangereux. Il est hautement discutable que ces tirs aient un effet d’exemple sur les autres loups de la meute. En effet, selon l’autorisation, il est possible d’abattre les loups même s’ils sont à l’écart des habitations.
A la place, il serait plus utile d’équiper les loups soi-disant «peu farouches» d’un émetteur: cette expérience désagréable pour les animaux aurait davantage d’effets. En plus de les effaroucher, elle permettrait de mieux les contrôler. Le WWF demande également que les tirs fassent au moins l’objet d’un suivi scientifique de la part de spécialistes du loup, de manière à pouvoir étudier les effets de tirs préventifs sur le comportement de la meute. Car canis lupus reste strictement protégé, sa population en Suisse n’étant pas encore considérée comme viable.