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Stratégie énergétique 2050: même ses opposants ne veulent rien d’autre



Dès aujourd’hui, le Conseil des Etats débat du projet du siècle: la «Stratégie énergétique 2050». Si les critiques sont importantes, on n’entend presque pas parler d’alternatives. Normal, les alternatives valables n’existent pas. Pour toute question sur l’un des nombreux votes menés dans le cadre de la stratégie énergétique, pour obtenir des exemples concrets de Suisse comme de l’étranger, des scénarios, des chiffres ou d’autres informations de fond, nos spécialistes se tiennent à votre disposition.

Les trois scénarios alternatifs en bref:

Centrales à gaz: le Groupe E, entreprise romande d’approvisionnement en énergie, vient de retirer une demande pour une telle centrale prévue à Cornaux (NE). La raison: les centrales à gaz produisent du courant trop cher. A cela s’ajoute le fait qu’elles sont nuisibles au climat et qu’elles rendent la Suisse encore plus dépendante du gaz d’Etats de non-droit.

Centrales nucléaires: un certain nombre de sondages d’opinions montrent que les centrales nucléaires sont politiquement irréalistes. Les réacteurs EPR en construction à Olkiluoto (FIN) et Flamanville (FRA) confirment que le nucléaire est également une utopie économique. Les installations en question auraient dû coûter chacune un peu plus de 3 milliards d’euros et auraient déjà dû être mises en service depuis longtemps. A l’heure actuelle, la facture finale devrait respectivement avoisiner 9 et 10,5 milliards d’euros, sans compter bien entendu la majeure partie des risques nucléaires et les coûts consécutifs à l’entreposage final.

Importations de courant à grande échelle: lorsqu’il est question d’importations de courant, il faut savoir que l’on parle de courant gris européen, et donc de courant sale provenant des centrales nucléaires et des centrales à charbon. Ces dernières produisent année après année des millions de tonnes de CO2, sans compter les émissions de métaux lourds, oxydes d’azote et poussières fines. L’association faîtière Swisselectric tentait d’attirer l’attention sur les importations électriques non fiables: «La sécurité d’approvisionnement de la Suisse à long terme ne peut dès lors passer que par des mesures et investissements opérés sur le sol helvétique même.»

Il n’y a donc d’autre voie que le développement rapide des énergies renouvelables et surtout de l’efficacité énergétique. D’ici à 2050, la Suisse devra renoncer aux énergies fossiles, par ailleurs chères. Se retrouver face à un amas de ruines sans stratégie ne servira alors à personne.