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Les risques de santé : première source d’inquiétudes des Européens



La santé comme principal sujet d’inquiétude

Interrogés sur les risques qui les inquiètent le plus, les Européens ne mentionnent plus le chômage dans le trio de tête. La santé (dont la perte d’autonomie) arrive en tête (66%) suivie par les risques financiers (37%), les risques de la route (31%) et enfin le chômage (29%). On observe ainsi le retour d’une hiérarchie des risques un peu moins marquée par la crise économique.

En dehors de la santé, l’appréciation des autres risques varie en fonction des pays considérés :
– en Espagne, en Italie et en Pologne, le risque de chômage est toujours l’un des trois risques les plus craints ;
– en France et en Allemagne, la perspective du chômage (citée par respectivement 25% des Français et 22% des Allemands) inquiète moins que la possibilité d’une agression ou d’un vol (citée par respectivement 34% et 30%) ;
– en Grande-Bretagne, le chômage (24%) est même devancé par les risques informatiques, comme le piratage de ses coordonnés bancaires ou une atteinte à sa réputation sur internet (30%).

Le sentiment d’une vulnérabilité importante, mais qui tend à s’atténuer

Si les Européens restent majoritairement convaincus qu’ils ont plus de risques de connaître des difficultés financières (59%) ou de basculer dans la précarité (53%) qu’il y a 5 ans, ces sentiments reculent néanmoins de respectivement -3 points et -6 points par rapport à 2013.

La crainte de connaître une situation précaire reflue également là où elle était la plus forte en 2013 :
– en Pologne (72% craignent un tel basculement ; -9 points), en Espagne (57% ; -15 points) ou en France (53% ; -8 points) ;
– en Italie, cette inquiétude reste stable par rapport à 2013 (69%).

Le sentiment de protection évolue en revanche assez peu : 41% des Européens s’estiment toujours moins bien protégés qu’il y a 5 ans (+1 point par rapport à 2013). Les Italiens restent à ce titre les plus critiques (67% constatent une dégradation ; -2 points néanmoins par rapport à 2013 ; -6 points par rapport à 2012), devant les Français qui s’estiment aujourd’hui majoritairement moins bien protégés (52% ; +11 points par rapport à 2013 ; +15 points par rapport à 2012).

L’aversion au risque reste très forte

Aux yeux d’une majorité d’Européens, le risque est toujours considéré comme un danger à éviter (60% ; +1 point par rapport à 2013) :
– cette aversion reste particulièrement forte et se renforce même en Espagne (75% ; +2 points par rapport à 2013 ; +9 points par rapport à 2012), en France (70% ; +3 et +8), en Allemagne (66% ; +4 et +9) et en Italie (63% ; +4 et +5) ;
– elle reste relativement stable en Grande-Bretagne (58% ; -1 point par rapport à 2013 ; +6 points par rapport à 2012).
– cette attitude de rejet du risque est en revanche minoritaire en Suède (42% ; stable par rapport à 2013) et désormais en Pologne (48% ; -3 points).

Au-delà des nationalités, des différences d’appréhension du risque importantes existent en fonction du profil sociodémographique des individus, et des rôles sociaux qu’ils ont intégrés : les femmes par exemple, considèrent davantage le risque comme un danger (63% contre 58% des hommes).
Si le niveau de revenus influe peu sur la perception du risque, le niveau d’éducation a en revanche, un impact très important sur la conception que l’on a de la prise de risques. 72% des Européens au niveau d’éducation faible considèrent le risque comme un danger, contre 58% de ceux qui ont un niveau moyen ou fort.

L’enquête 2015 met en évidence un impact toujours très important du contexte économique sur le rapport au risque des Européens, même si certaines craintes tendent aujourd’hui à s’atténuer. Les Européens restent dans leur ensemble marqués par une forte aversion pour le risque, même si des spécificités nationales, culturelles et sociales subsistent.

L’essor de la consommation collaborative, nouvelle forme de solidarité face à la crise ?

Cette troisième vague de l’Observatoire européens des risques Crédit Agricole Assurances démontre par ailleurs que les Européens sont face à un choix : éviter le risque à tout prix, avec pour conséquence possible de se priver de toute chance de réussir, ou mettre en place de nouvelles stratégies pour contourner les systèmes défaillants. L’essor de la consommation collaborative fait partie de ce mouvement. C’est l’objet du second volet de cette troisième vague de l’Observatoire européens des risques de Crédit Agricole Assurances.

73% des Européens pensent que le développement de la consommation collaborative est une tendance de fond qui va s’accroître.

– Dans certains domaines, posséder ne fait plus forcément rêver : aussi 65% des Européens préfèrent aujourd’hui emprunter ou louer une résidence secondaire plutôt que la posséder.
– Un développement marqué des modes de consommation alternatifs : 51% des Européens ont plus souvent loué, échangé, emprunté et/ou acheté d’occasion depuis 5 ans.
– Un phénomène massivement remarqué par les Européens, mais variable en fonction des pratiques considérées : 65% des Européens / 83% des Français ont constaté dans leur pays l’émergence de nouvelles formes de consommation collaborative.
– Le contexte économique, première cause de l’émergence de la consommation collaborative : 73% des Européens pensent que le développement de la consommation collaborative est une tendance de fond qui va s’accroître.
– Des pratiques qui bousculent les contours de la solidarité : 69% des Européens pensent que le développement de la consommation collaborative conduit à une société plus solidaire.