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Volkswagen prêt pour le grand show aérien



Les quatre roues en l’air 77 fois, une durée de vol (plané) totale de plus de 30 secondes : bienvenue à bord d’Ouninpohja ! La légendaire spéciale, dans laquelle les machines de rallye n’arrêtent pas de s’envoyer en l’air, fait son retour cette année au programme du « Neste Oil Rally Finland ». Ce morceau de bravoure, qui se déguste, accélérateur à fond, dans les forêts des environs de Jyväskylä, est au rallye ce que le Nordschleife, la fameuse boucle nord du Nürburging, est au circuit. Tel est le juge de paix qui attend les concurrents, dans le cadre de la 8e manche du championnat du monde des rallyes, en fin de semaine prochaine – du 30 juillet au 2 août. Un vrai monument, dans lequel Sébastien Ogier/Julien Ingrassia ont établi le record de vitesse absolu, il y a deux ans. Nul doute que les leaders du Championnat du monde voudront encore une fois imposer leur Polo R WRC n° 1 !

Cependant, deux de leurs principaux – et nombreux – concurrents sont les autres membres de l’équipe Volkswagen : Jari-Matti Latvala/Miikka Anttila, derniers vainqueurs en date, jouent à domicile ; Andreas Mikkelsen/Ola Fløene, toujours à l’aise sur les tracés rapides, sont aussi les mieux placés au championnat, derrière les double champions du monde français. Volkswagen, invaincu depuis 2013 dans les manches du WRC où sont atteintes les plus hautes vitesses – Finlande et Pologne – est donc fin prêt pour « le grand show aérien sur quatre roues », avec une bonne dose de confiance.

« Beaucoup voient dans le Rallye de Finlande un Grand Prix de Formule 1 dans les forêts » remarque Jost Capito, Directeur de Volkswagen Motorsport. « Nous pensons que le qualificatif de ‘show aérien sur quatre roues’ colle aussi assez bien aux caractéristiques de ce rallye mythique. Nulle-part ailleurs, dans le cadre du championnat du monde, les pilotes ne sont confrontés à autant de bosses, et par voie de conséquence, aux longs vols planés qui s’ensuivent. Et il n’existe aucun autre rallye sur terre dans lequel sont atteintes de telles vitesses au milieu des forêts, sur des routes aussi étroites qu’en Finlande. Ici, tout est dans la précision de pilotage, dans la confiance du pilote en sa machine, et dans le parfait réglage de celle-ci. Avec Sébastien Ogier, Jari-Matti Latvala et Andreas Mikkelsen, nous avons, pensons-nous, non seulement les meilleurs pilotes, mais avec la Polo R WRC, nous possédons aussi la meilleure enveloppe technique pour le Rallye de Finlande. Et c’est précisément ce que nous voulons prouver, pour la troisième fois consécutivement. »

Plus de 40 ans de légende au compteur

Pour les vrais amateurs, la Finlande est l’essence même du rallye. L’épreuve, qui se déroule autour de la ville universitaire de Jyväskylä, a longtemps porté le nom de « Rallye des 1000 Lacs » ; c’est la manche finlandaise du championnat du monde depuis plus de quarante ans, sans interruption. Avec le Monte-Carlo, c’est la plus prestigieuse de la saison, et seul le Rallye de Grande-Bretagne peut revendiquer une longévité comparable : 41 fois au calendrier du WRC. La Finlande a gagné sa réputation de « Grand Prix sur terre » en raison de la nature de ses épreuves spéciales roulantes et fluides, sur un sol non revêtu, finalement très voisin de ce que l’on peut rencontrer dans un rallye sur bitume. Et aussi, bien sûr, en raison des vitesses moyennes qui y sont atteintes : la Finlande apparait huit fois dans le top ten des rallyes les plus rapides de tous les temps, monopolisant même les quatre premières places.

A Ouninpohja , il y aura de la WRC dans l’air !
Des glissades, des sauts, des secteurs à fond : les pilotes font le plein d’adrénaline en Finlande, en particulier dans Ouninpohja. En 2013, sur les 33.01 km du parcours de cette épreuve spéciale légendaire, les WRC se sont envolées très précisément 77 fois, et sont restées en gravitation pendant 30.4 secondes. Sans concurrence avec une quelconque autre spéciale de la planète rallye ! Le saut le plus long de l’histoire revient à Markko Märtin, avec un bond de 57 mètres, à 171 km/h en 2003. Mais le record d’Ouninpohja est à porter au crédit de Sébastien Ogier, qui a parcouru l’épreuve en 2013, au volant de la Polo R WRC, à une vitesse moyenne de 130.75 km/h.

Outre le retour d’Ouninpohja – qui ne figurait pas au programme l’an dernier – le Rallye de Finlande 2015 propose de nombreuses classiques, dont Himos, Jukojärvi, et beaucoup d’autres. 20 spéciales au total, pour 320 km de chronos. La seule réelle nouveauté étant la Power Stage, Myhinpää, ainsi que quelques petites portions de secteurs déjà connus par ailleurs.

Finlande-France : un match sur fond de 1000 Lacs

Pour la première fois dans l’histoire récente du championnat du monde des rallyes, la France a pris l’avantage sur la Finlande, dans l’éternel duel entre les grandes nations de la compétition routière. Grâce à son succès au Rallye de Pologne, Sébastien Ogier a porté le score de la France à 174 victoires, contre 173 à la Finlande. Maintenant, c’est forcément une affaire d’honneur : Jari-Matti Latvala va vouloir égaliser à domicile. D’un point de vue statistique, il a des chances d’y parvenir, étant le seul pilote du plateau à avoir déjà gagné deux fois en Finlande. Le match promet, si l’on se souvient que l’an dernier, Latvala ne s’est imposé que de 3.6 secondes devant Ogier, ce qui constitue l’un des dix écarts les plus faibles dans l’histoire du WRC !

Statistiques : Ogier peut rejoindre Grönholm

Les pilotes Volkswagen ont quelques nouvelles étapes en vue en Finlande, sur le plan des statistiques. Jari-Matti Latvala, par exemple, est non seulement sur le point d’enregistrer le 400e temps scratch de sa carrière – il en est à 397 – mais il vise aussi son 50e podium. Si Sébastien Ogier, lui, parvenait à s’imposer, il signerait sa 30e victoire et se positionnerait à hauteur de Marcus Grönholm. De plus, il accèderait au deuxième rang mondial, derrière Sébastien Loeb. Ogier est également à trois longueurs de son 250e scratch sur la Polo R WRC. D’autres perspectives encore pour Volkswagen, qui a accumulé, depuis 2013, 122 pts en Power Stage : Le 125e pt est peut-être pour la seamine prochaine. Les Volkswagen’ boys ont gagné 25 Power Stage sur 33, dans lesquelles un bonus est attribué aux 3 premiers, selon le barème 3-2-1 pt.

Déclarations avant le Rallye de Finlande

Sébastien Ogier (Volkswagen Polo R WRC n° 1)

« J’ai pris quelques jours de vacances avant ce rallye, c’est toujours bon pour se changer les idées. Cela permet de recharger ses batteries, au tournant de la mi saison. Le Rallye de Finlande est certainement l’un de mes préférés dans le championnat. Vous ressentez pleinement la vitesse dans la voiture. On le compare volontiers à une partie de montagnes russes. Ça monte et ça descend sans arrêt, il n’y a jamais de plat. Sans parler des longs sauts aveugles sur les bosses. Il arrive souvent qu’on ne voit pas ce qu’il y a derrière, c’est pourquoi la qualité des notes est aussi importante. Il faut aussi savoir comment la voiture va réagir sur les sauts, afin de ne pas avoir de mauvaise surprise. Et puis, il y a Ouninpohja. Cette spéciale est un grand moment du Rallye de Finlande. Si je devais dresser une liste des plus belles spéciales de tout le championnat, Ouninpohja y figurerait en bonne place. Il y a deux ans, nous l’avons parcourue dans sa définition longue, et j’y ai établi le record. Je tiens à être encore une fois à la pointe du combat cette année. Mais cela ne sera pas facile, car les Finlandais sont généralement très forts chez eux. Je m’attends à ce que mon équipier Jari-Matti Latvala soit à nouveau en pointe cette année. Ce sera l’homme à battre. »

Jari-Matti Latvala (Volkswagen Polo R WRC n° 2)

« La Finlande est l’un des rallyes les plus exigeants et des plus rapides du calendrier. Mes équipiers, Sébastien Ogier et Andreas Mikkelsen, sont en grande forme en ce moment, nul doute qu’ils vont tout donner pour tenter de l’emporter. Moi aussi. Je suis motivé pour attaquer ce rallye avec la plus grande concentration dès la première seconde, et déterminé à me battre mètre par mètre. Mon objectif : revivre l’instant émouvant de l’an dernier, lorsque je suis monté sur la plus haute marche du podium ! Ce fut vraiment incroyable : je n’oublierai jamais le moment précis, tout là-haut, où j’ai brandi la coupe du vainqueur, au milieu de tous mes supporters enthousiastes. C’est « mon » rallye, cela donne inévitablement un surcroît de motivation, mais cela met aussi la pression. C’est dans ces moments-là que la présence de mon coach, Christoph Treier, est particulièrement importante. Il m’aide à me préparer sereinement et à garder la tête froide. »

Andreas Mikkelsen (Volkswagen Polo R WRC n° 9)

« En Pologne, tout a parfaitement bien marché. J’ai maintenu sur une pression constante sur Ogier. Nous allons voir ce qu’il est possible de faire en Finlande. Mais je m’attends à ce que la partie soit plus difficile cette fois-ci. En Pologne, avec de nombreuses spéciales nouvelles, tout le monde partait quasiment dans l’inconnu. Ici, en revanche, la plupart des pilotes connaissent bien les lieux. C’est vrai que j’ai beaucoup appris ici ces dernières années, et je pense que je vais pouvoir rester avec les meilleurs. Mais je serais déjà amplement satisfait avec une place sur le podium final. Ce qui donne tout son caractère à ce rallye, ce sont les innombrables sauts sur des bosses souvent aveugles, que l’on enchaîne à des vitesses incroyables. J’adore ça. Il faut présenter sa voiture bien en ligne avant le saut, afin de ne pas se retrouver en vrac de l’autre côté et risquer la sortie de route. Les notes doivent être parfaites, d’où l’importance des reconnaissances préalables. Ouninpohja est le temps fort du rallye. Une spéciale incroyablement exigeante sur 20 km. C’est large, c’est à fond, et c’est bosse sur bosse. Pendant les reconnaissances, limitées à 70 km/h, il est difficile d’apprécier la vitesse à laquelle vous allez pouvoir passer en course. Car, pendant l’épreuve, c’est plutôt 200 km/h ! A la seule évocation de son nom, cette spéciale impose le respect. »

3 questions à… Phil Barrett (Ingénieur moteur).

Avec la Pologne et la Finlande, c’est la pleine phase « vitesse » du championnat. Qu’est-ce qui rend ce Rallye de Finlande aussi magique pour un ingénieur ?

– « C’est simple : la vitesse est reine. Dans le championnat, la Finlande est l’un des rallyes dans lesquels les performances-moteur priment sur tout le reste. Les autres, ce sont la Suède et le Mexique. Mais ici, il y a l’histoire en plus : ce rallye est depuis longtemps synonyme de course de vitesse dans les forêts. C’est celui qui lance le plus grand défi au département-moteur. »

Quelles sont précisément les exigences de ce rallye pour les moteurs ?

– « Clairement, il exige le plus de puissance possible. Mais pas seulement… et c’est probablement un aspect moins connu : selon le règlement, le régime maxi ne peut excéder 8.500 t/mn. S’en approcher le plus près possible sans le dépasser, sur les longues sections à fond, entrecoupées de nombreux sauts sur les bosses, est plus facile à dire qu’à faire. Lorsque ce seuil est franchi, le rupteur mis en place par la FIA intervient, et de manière très brutale. Toute la problématique est là : atteindre la vitesse limite sans toucher le rupteur. Le boîtier serait-il réglé trop timidement qu’on perdrait tout de suite 5 km/h en vitesse de pointe ! »

La Polo R WRC détient le record de la plus grande vitesse dans Ouninpohja. Pensez-vous qu’il puisse être battu cette année ?

– (Rire) « J’aimerais pouvoir répondre franchement « oui ». Mais cela va dépendre des circonstances. Si c’est aussi serré que cela l’a été en Pologne, tout le monde va attaquer à fond sans arrière-pensée. Depuis 2013, année au cours de laquelle ce record a été établi, la Polo R WRC a considérablement progressé dans tous les domaines. Il y a eu un développement du moteur, mais aussi de l’aéro et du châssis. Ce dernier, en particulier, a joué un rôle important dans l’évolution de la voiture. Donc, pour répondre à votre question, je dirai qu’en théorie, c’est possible. »