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Des écomatériaux créateurs d’emploi


Développer une filière de production et de vente d’écomatériaux de construction en circuit-court pour créer de l’emploi dans la Grande Région. C’est un des objectifs du projet transfrontalier d’économie circulaire EcoTransFaire qui vient d’identifier les écomatériaux économiquement porteurs et les métiers indispensables pour le travail de ces écomatériaux.

Inscrit dans le cadre du programme européen « Interreg IV-A Grande Région », EcoTransFaire (www.ecotransfaire.eu) couvre un territoire transfrontalier qui comprend la Meurthe et Moselle, le Sud de la province de Luxembourg en Belgique et le Grand-Duché de Luxembourg. EcoTransFaire est un projet qui entend stimuler l’emploi dans la région grâce au développement de l’écoconstruction et de l’écorénovation. Un des axes stratégiques du projet est la création de nouvelles filières en circuit-court.

Après diverses recherches et enquêtes menées auprès des professionnels du secteur de la construction en collaboration avec les universités de la Grande Région (Université de Liège, Institut Universitaire de Technologie Henri Poincaré de Longwy et LIST – Luxembourg Institute of Science and Technology), huit écomatériaux ont été retenus: l’argile expansée, le chanvre (chènevotte), les copeaux de bois, la ouate de cellulose, la paille, les panneaux de liège, la perlite expansée et le verre cellulaire. Un matériau peut sembler écologique en termes de fabrication, facile à mettre en oeuvre, mais très peu écologique en fin de vie. C’est pourquoi, ces écomatériaux ont également été analysés pour évaluer leur fin de vie. Cette étude a été réalisée par l’ULg en tenant compte de critères de performances environnementale, technique, sociale et économique.

TOP 3 : les copeaux de bois, les panneaux de liège et le chanvre

Sur la première marche du podium, se trouvent les copeaux de bois, talonnés par les panneaux de liège et le chanvre. Bien que présentant les meilleures performances globales, les copeaux de bois ne sont pas la panacée. Leur recyclage n’est pas inoffensif pour la santé des travailleurs. Ils conduisent à des produits de valeur – ou qualité – inférieure à celle du produit initial, contrairement au chanvre et au liège. Le recyclage des copeaux de bois ne fournit que 0,5€/kg au détenteur de déchet alors que le chanvre en rapporte 0,88€/kg et le liège 2€/kg. Plus bas dans le classement: le verre cellulaire, l’argile expansée, la perlite expansée, la ouate de cellulose et la paille.

Plâtrier, itéiste (Isolation Thermique par l’Extérieur), … des métiers porteurs

Dans la prolongation des conclusions de cette étude, les chercheurs du LIST ont identifié les métiers en lien avec ces écomatériaux et parmi ceux-ci, les compétences les plus difficiles à recruter. Plâtrier, itéiste, … sont les métiers qui sont les plus recherchés pour travailler ces écomatériaux, ils comptent aussi parmi les profils les plus rares sur le marché de l’emploi.

EcoTransFaire développe un référentiel de compétences pour chacun de ces métiers. Ce travail va ensuite permettre à l’équipe de mettre en place des formations à la fois préqualifiante, pour des personnes très éloignées du secteur du bâtiment, et qualifiante, pour des professionnels du secteur. Les premières formations démarreront prochainement, elles portent sur l’isolation thermique par l’extérieur et sur l’étanchéïté à l’air. Les entreprises bénéficieront également de ce type de formation, celle sur l’étanchéité à l’air se tiendra en juin à l’IFSB (Institut de Formation Sectoriel du Bâtiment) au Luxembourg.

« En quelques années, nous avons réussi avec le projet EcoTransFaire à montrer tout l’intérêt de l’écoconstruction et de l’écorénovation pour développer l’emploi dans la Grande région. L’EPA Alzette Belval met à disposition d’EcoTransFaire des logements à rénover pour adapter les cahiers des charges formation à la réalité des travaux à venir. Nos formations sont lancées. Aujourd’hui nous avons encore besoin d’entreprises qui s’engagent à prendre des stagiaires. » explique Sophie Lewandowski, responsable du pilier Emploi & Formation au sein du projet EcoTransFaire.

EcoTransFaire

Dans un contexte géographique et économique particulier, EcoTransFaire apporte des solutions responsables, locales et globales aux problématiques du bâti dans la Grande Région. Ces solutions répondent à la fois aux exigences du marché en matière de logement et aux législations environnementales, tout en formant les travailleurs et en accompagnent les entreprises dans cette nouvelle voie.

EcoTransFaire s’adresse, dans le cadre d’une économie circulaire, à tous les acteurs de la filière de l’écoconstruction et de l’écorénovation.
Le projet se structure en 4 piliers:
1. Le pilier « entreprises » a pour objectif de mettre en réseau les acteurs économiques locaux (TPE, PME et artisans).
2. Le pilier « commanditaires » accompagne les donneurs d’ordre, collectivités ou particuliers.
3. Le pilier « filières » est chargé de créer des filières locales de productions de matériaux écologiques ou recyclés et des filières économiques durables autour de la problématique des déchets de chantier.
4. Le pilier « emploi et formation » met en réseau les acteurs transfrontaliers de l’emploi, de l’insertion et de la formation professionnelle.
EcoTransFaire est financé par le Fonds européen de développement régional (FEDER), par des fonds propres des douze opérateurs-partenaires issus de ces régions et par des cofinancements publics des trois pays (Ministère du Développement Durable et Infrastructures luxembourgeois, Région wallone, Etat français et région Lorraine).

Pour plus d’information sur le projet : www.ecotransfaire.eu