L’Oréal, leader mondial sur le marché des cosmétiques, s’engage à exclure l’huile de palme issue de la déforestation de sa chaîne d’approvisionnement d’ici 2020 au plus tard. Greenpeace appelle les autres grands groupes du secteur à faire de même dans des délais plus courts encore.
« C’est une victoire pour les consommateurs du monde entier que L’Oréal s’engage à cesser de contribuer à la déforestation. Des milliers de personnes en Indonésie et dans le monde ont signé un appel pour des produits qui respectent les forêts. La pression pèse dorénavant sur les autres groupes du secteur, comme Procter & Gamble, producteur de Heads & Shoulders, ou Colgate Palmolive« , explique Jérôme Frignet, chargé de campagne forêts pour Greenpeace.
L’Oréal rejoint des groupes comme Nestlé, Unilever ou Ferrero qui se sont engagés à mettre en place une politique « zéro déforestation ». Les producteurs d’huile de palme commencent à bouger eux aussi, à l’instar du plus important négociant mondial, Wilmar International, qui a récemment adopté une politique « no deforestation » grâce à la pression publique d’ONG et de consommateurs.
« Les engagements de L’Oréal et d’Unilever en faveur d’une politique “zéro déforestation” envoient un signal important à tout le secteur ; mais ils autorisent encore six années de destruction des forêts à leurs fournisseurs. Greenpeace demande donc à ces groupes d’accélérer le rythme, de tenir compte de l’urgence climatique et de la perte rapide de biodiversité et donc de garantir à leurs clients que leurs produits seront débarrassés d’ingrédients issus de la déforestation bien avant 2020« , explique Jérôme Frignet.
S’engager à la mise en place d’une politique n’est que la première étape. Greenpeace veillera à une mise en œuvre diligente et efficace des engagements de L’Oréal et des autres groupes prêts à assumer leur responsabilité sociale et environnementale sur ce sujet.
Le secteur de l’huile de palme est le principal moteur de la déforestation en Indonésie. Les cartes du ministère indonésien des Forêts révèlent que le pays a perdu quelque 620 000 hectares de forêts tropicales par an ces dernières années, poussant des espèces iconiques comme le tigre de Sumatra vers l’extinction. L’expansion des plantations, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et surtout en Afrique, menace de nouvelles régions abritant des forêts tropicales, entraînant de surcroît de nombreux conflits avec les communautés forestières.
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