Ce matin à 8h30, 15 militants de Greenpeace en combinaisons siglées « Brigade de Vérification du Bois » ont procédé à la saisie de bois illégal sur le port de Caen. Une grume longue d’environ 7,50m a été placée sur la remorque d’un camion. Le convoi est actuellement bloqué par des employés du port et la gendarmerie est sur place.
« Ce bois est illégal. Greenpeace a tous les éléments pour le prouver« , explique Frédéric Amiel, chargé de campagne forêts pour Greenpeace. « Le Projet de loi d’avenir sur l’agriculture, l’alimentation et la forêt, en discussion en ce moment au Parlement, doit donner les moyens à la France de lutter efficacement contre le trafic de bois illégal. Aujourd’hui le projet est trop faible : imprécis sur le régime de sanctions, sans moyens de contrôle supplémentaires. Greenpeace demande au ministère et aux députés d’améliorer ce texte. En attendant, nous nous substituons aux autorités en saisissant une grume comme pièce à conviction. »
Vous pouvez suivre l’action en direct ici : http://forets.greenpeace.fr/en-action-contre-le-bois-illegal
Saisie symbolique d’une pièce à conviction
Le bois saisi est vendu par la compagnie Sicobois en République démocratique du Congo. Il a été importé par la société française Peltier Bois. Dans une note publiée aujourd’hui (http://act.gp/boisillegal) sur l’application en France du Règlement sur le Bois de l’Union européenne (RBUE), Greenpeace révèle que le port de Caen est un point d’entrée important pour le bois illégal en provenance notamment de République Démocratique du Congo. Greenpeace et d’autres ONG ont déjà alerté le ministère de l’Agriculture sur la présence de bois illégal dans les ports français.
Depuis mars 2013, le Règlement sur le bois de l’Union européenne (RBUE) est entré en vigueur. Censé s’appliquer dans tous les pays de l’Union, il prévoit qu’un importateur de bois s’assure par tous les moyens de la légalité de son bois. Une immobilisation, voire une saisie ou des sanctions pénales peuvent être prises. L’Allemagne a déjà procédé le 27 novembre dernier à la saisie d’un lot de bois illégal stocké sur son territoire.
« La France n’applique pas une règlementation qui devrait l’être depuis 10 mois« , insiste Frédéric Amiel. « Le projet de loi en l’état ne changera rien à la situation actuelle. »
Le bois illégal, fléau dans les pays tropicaux, désastre climatique global
Le bois illégal représente 20 à 40% du bois qui circule en Europe.
« Non-paiement des taxes, dépassement des quotas de coupe, coupe d’essences protégées, non-respect des communautés forestières, etc. Le bois illégal, dans des pays comme la RDC, rime avec déforestation et violents conflits sociaux. Il ne profite pas aux populations et impose une concurrence déloyale avec des filières légales en difficulté. C’est aussi un facteur majeur du dérèglement climatique au niveau mondial. Pour toutes ces raisons et parce que la France, en accueillant la conférence mondiale sur le climat en 2015, veut montrer le bon exemple sur cet enjeu, le ministre et les députés doivent amender la loi, la durcir et stopper le bois illégal ! » conclut Frédéric Amiel.
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