Le remède de l’Autorité de la Concurrence doit être concrétisé
L’UFC – Que Choisir salue les conclusions de l’avis rendu public aujourd’hui par l’Autorité de la Concurrence, qui se prononce en faveur d’une libéralisation encadrée de la distribution de médicaments sans ordonnance, en parapharmacies et en espaces dédiés en grandes surfaces, sous le contrôle d’un pharmacien, et appelle les Sénateurs à adopter sans attendre cette mesure lors de l’examen prochain du Projet de loi Consommation.
La libéralisation encadrée prônée par l’Autorité de la Concurrence fait suite au constat et aux propositions formulés dès 2012 par l’UFC – Que Choisir, puis par un nombre grandissant d’acteurs. Une telle mesure qui, rappelons-le, vise à supprimer le monopole des officines sur l’automédication et non celui des pharmaciens, mettrait fin à une singularité française en Europe de l’Ouest, et aurait trois vertus pour les consommateurs.
Une économie de plus de 16 % sur les dépenses de médicaments sans ordonnance
En dynamisant la concurrence dans un secteur qui en manque cruellement, la distribution de médicaments sans ordonnance hors des officines, mais sous le contrôle d’un pharmacien, permettrait selon notre analyse une baisse des dépenses d’automédication des Français de plus de 16 %, ce qui rendrait aux consommateurs 269 millions d’euros de pouvoir d’achat.
Comme le montre le succès de la libéralisation encadrée de l’automédication en Italie (en 2006), ces baisses de prix concerneraient à la fois les achats en grandes surfaces, mais aussi en pharmacies, puisque celles-ci devront baisser leurs marges (34,1 % aujourd’hui sur l’automédication, contre 21,3 % en moyenne pour les médicaments remboursables) face à cette nouvelle concurrence.
Une sécurité sanitaire garantie par le maintien du monopole du pharmacien
Le rôle de conseil et d’accompagnement du pharmacien serait maintenu, puisque toute vente se ferait sous son contrôle, comme en officine. Les produits de pharmacie seraient en outre distribués dans des espaces dédiés à cet effet, séparés des produits de consommation courante, et les clients devraient régler leurs achats auprès du personnel de cet espace.
10 % de points de vente supplémentaires
Enfin, la libéralisation permettrait d’augmenter de 10 % le nombre de points de distribution, avec des horaires élargis de vente, sans mettre en danger le maillage du territoire par les officines. En effet, selon nos estimations, celles-ci conserveraient une part de marché de 90 % sur l’automédication, qui ne représente que 7 % de leur chiffre d’affaires. Le profit moyen d’une pharmacie diminuerait au maximum de 5 %, et resterait donc supérieur à 100 000 € par an.
Au vu de ce soutien de poids en faveur d’un accès financier et géographique à l’automédication renforcé, l’UFC – Que Choisir appelle les Sénateurs à traduire dans la Loi les recommandations de l’Autorité de la Concurrence, en adoptant l’ouverture encadrée de la distribution de l’automédication dans le cadre du projet de loi Consommation qu’ils examineront en janvier.
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