Invitée ce matin de la matinale de France Inter pour parler de la commission « Innovation 2030″, Anne Lauvergeon a fait une incursion sur le terrain de la politique énergétique de la France.
Lors de l’interview, elle a ainsi déclaré : « On ne peut pas se permettre de passer de 75% d’énergie nucléaire à 50% d’ici 2025, comme il a été annoncé » remettant même en question la date de 2025 pourtant annoncée par le président de la République, François Hollande.
A quel titre s’exprime Anne Lauvergeon et pourquoi maintenant ?
Le lendemain du lancement du concours Innovation 2030 à la tête duquel elle a été nommée par le Président François Hollande, après avoir été membre du comité de pilotage du Débat sur l’énergie, Anne-Lauvergeon démontre une fois de plus le problème que pose le flou que François Hollande entretient autour de sa promesse de réduire la part du nucléaire à 50% d’ici 2025.
Est-elle en service commandé et en éclaireur pour le gouvernement afin d’amorcer un renoncement majeur sur une des promesses emblématiques de François Hollande qui ferait tomber la transition énergétique aux oubliettes ?
François Hollande et Jean-Marc Ayrault doivent s’exprimer et répondre à cette question : la promesse du chef de l’État sera-t-elle tenue et comment ?
Repousser la date de 2025 coïnciderait avec une prolongation de la durée de vie de nombreux réacteurs nucléaires. Une telle décision reviendrait aussi à forcer la main de l’ASN qui est aujourd’hui la seule autorité à pouvoir accorder une prolongation de vie. Enfin, cela engagerait la France à continuer la politique du tout nucléaire et à faire face à des coûts faramineux.
Le Conseil de Politique Nucléaire de demain 4 décembre, présidé par François Hollande doit être pour lui l’occasion de confirmer sa promesse avec autorité. Ce n’est qu’à ce prix que la France pourra engager sa nécessaire transition énergétique.
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