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Trafic aérien: sabotage de la protection du climat


L’organisation de l’aviation civile internationale (OACI) de l’ONU a une nouvelle fois échoué à faire en sorte que l’aviation contribue valablement à la protection du climat. En l’absence de solution internationale dans un délai raisonnable, la Suisse se doit d’agir de son propre chef. Le WWF exige une redevance sur les billets d’avion telle qu’elle existe dans tous les pays voisins.

Le trafic aérien est extrêmement nuisible pour le climat et pourtant, tant en Suisse que dans le reste du monde, il reste fortement subventionné. Cela fait 15 ans que des discussions ont lieu sur la manière dont l’aviation peut contribuer, ne serait-ce que modestement, à la protection du climat selon le principe du pollueur-payeur. L’OACI, l’organisation de l’ONU responsable, a pourtant une nouvelle fois échoué dans ce domaine: elle a repoussé le développement d’une proposition concrète. En même temps que des solutions régionales et efficaces sont empêchées. Ce que fait l’OACI revient à saboter la protection du climat», affirme Patrick Hofstetter, responsable climat et énergie au WWF Suisse.

Tous les pays qui nous entourent connaissent déjà une taxe sur les billets d’avion. Pour le WWF, cela ne fait aucun doute: la Suisse doit aussi introduire un système similaire si elle ne veut pas tirer complètement un trait sur les principes du pollueur-payeur, de la véracité des coûts et de la protection du climat dans l’aviation civile. «La Confédération ne peut plus tabler sur l’espoir d’une solution internationale pour éviter d’agir», indique encore Patrick Hofstetter. Une intervention présentée au Conseil national demande aussi l’introduction d’une redevance sur les billets et la fin des cadeaux fiscaux faramineux accordés aux compagnies aériennes.

Aujourd’hui, le trafic aérien est responsable de 16% des émissions nocives pour le climat en Suisse, et cette valeur devrait grimper jusqu’à 22% d’ici 2020. En effet, les Helvètes prennent particulièrement souvent l’avion pour partir en vacances ou s’adonner à leurs loisirs. Patrick Hofstetter: «Quand je voyage en Suisse, je paie la taxe sur la valeur ajoutée, l’impôt sur les huiles minérales et d’autres taxes. Lorsque je prends l’avion et que je nuis bien davantage à l’environnement, je ne paie en revanche rien de tel. C’est parfaitement absurde.» Une taxe sur les billets d’avion devrait représenter entre 20 et 100 francs en classe économique, suivant le trajet parcouru, et pourrait être reversée à la population.


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