Le 22 septembre est la journée internationale du rhinocéros. La protection de cette espèce menacée est plus actuelle que jamais: ces cinq dernières années, le braconnage du rhinocéros a augmenté de plus de 5000% en Afrique du Sud. Rien qu’en 2013, le nombre d’animaux tués s’élève déjà à plus de 600. Le problème n’est toutefois pas limité à un seul pays, le trafic touchant de nombreux Etats.
En Afrique, le braconnage est devenu incontrôlable et de plus en plus brutal. Cette activité criminelle organisée au niveau international est le quatrième marché illégal au monde. Plus de 600 rhinocéros ont été tués illégalement rien qu’en Afrique du Sud au cours de la première moitié de l’année. Entre 2007 et 2012, le braconnage de cet animal a augmenté de treize à 668 bêtes tuées dans ce pays.
Les produits dérivés du rhinocéros sont essentiellement acheminés au Viêt-Nam. Bien que l’Etat ait interdit leur utilisation, ils restent considérés comme un remède miracle contre toutes sortes de maux. La corne est en outre perçue comme un symbole de statut social par les nantis. Elle est par exemple consommée sous forme de poudre après un copieux repas afin de faciliter la digestion. Les lois en vigueur ne sont pas appliquées avec le sérieux nécessaire. Depuis 2008, aucun cas d’utilisation n’a ainsi été jugé par un tribunal. Pourtant, la demande augmente de façon vertigineuse: on estime que la valeur actuelle d’un kilo de corne de rhinocéros peut aller jusqu’à 25 0000 dollars US.
La lutte contre le braconnage exige une collaboration internationale, ainsi que des mesures ciblées dans les pays concernés. «Les Etats doivent agir maintenant et montrer qu’ils prennent la lutte contre le braconnage au sérieux», affirme Pierrette Rey, porte-parole du WWF Suisse. Le WWF exige une attitude ferme des pays aux deux extrémités de la chaîne commerciale. Dans les nations destinataires, des campagnes sont nécessaires pour influencer les comportements. Et dans les régions concernées par le braconnage, des peines plus dures sont indispensables, au même titre qu’une collaboration plus étroite entre forces de police et contrôles douaniers tout au long de la chaîne du trafic. «Ces syndicats criminels», explique Pierrette Rey, «ne sont en effet pas seulement une menace pour les rhinocéros. Elles minent également la paix, la sécurité et le développement de nombreux Etats.»
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