Alors qu’à l’approche de la rentrée, la grande distribution nous promet des économies substantielles, notamment via ses sites drives, l’UFC-Que Choisir publie sur la base de la liste officielle de fournitures, une enquête instantanée (1) qui révèle une réalité en trompe-l’œil. Le scandale n’est en effet pas là où on l’attend : si l’évolution globale des prix reste effectivement contenue en magasin, en revanche sur leurs sites drives la quasi-totalité des enseignes jouent les mauvais élèves s’agissant de la disponibilité des produits recommandés par l’Education nationale.
Les fournitures scolaires courantes constituent 41% de l’ensemble des dépenses de rentrée, soit le premier poste de dépense devant les livres, les frais de rentrée ou l’habillement. L’UFC-Que Choisir a donc suivi, en s’appuyant sur la liste de l’Education Nationale, l’évolution des prix de plus 5 000 références différentes, regroupant 45 catégories de fournitures : trousse et cartable, papeterie, traçage et mesure, écriture et dessin, etc(2). Les niveaux de prix ont été suivis sur Internet à partir des prix relevés dans plus de 1 000 magasins drives de 12 enseignes de distribution (hors hard discount).
Sur un an, une hausse contenue qui masque des écarts importants
Pour le primaire, le prix du cartable est de 98,04 €, alors qu’il s’élève à 136,43 € en 6ème. Par rapport à 2012, l’évolution de prix moyenne sur un an est de +0,6%, soit une hausse très limitée, inférieure à l’inflation globale sur la même période. Cette hausse globale modérée cache néanmoins des coups de massue tarifaires injustifiés qui concernent aussi bien les produits de marque que les marques de distributeurs : le crayon graphite bout gomme BIC +9%, le stylo plume Chrome de Waterman +8%, la calculette scientifique Casio +6% ! A l’inverse, le ruban adhésif Scotch baisse de 3% et le stylo à bille BIC cristal de 15%.
Prix du cartable : jusqu’à 44% de différence entre les bons élèves et les bonnets d’âne
Parmi les hypermarchés, Leclerc est le premier de la classe avec les fournitures les moins chères à 105 € (prix des fournitures de 6ème), suivi par Auchan à 122 € et Géant à 127 €. L’hyper le plus cher est Cora avec des fournitures à 140 €, soit 33% de plus que Leclerc. Au rayon des supermarchés, c’est Super U qui est le moins cher à 135 €, suivi par Intermarché Super 143 € et Casino 169 €. A l’inverse, Monoprix est le plus cher à 195 €, soit 44% de plus que Super U.
Remplir son cartable auprès des drives : un parcours du combattant !
Au-delà du prix, encore faut-il trouver les produits de la liste de l’école. Or, sur ses drives la grande distribution fait l’école buissonnière quand il s’agit de la disponibilité des produits. Sur les 45 catégories de produits recherchées, nous n’avons retrouvé en moyenne qu’un produit sur deux, dans les rayons Internet. Selon les enseignes, il est par exemple difficile de dénicher des produits tels que les cahiers de texte, les protèges cahiers, les équerres ou la calculatrice scientifique, sans parler des cahiers de musique quasiment introuvables. A devoir ainsi rechercher d’un magasin à l’autre les fournitures manquantes, les promesses d’économies risquent vite d’être effacées par le plein d’essence !
Les drives des chaînes de supermarchés sont logiquement moins bien fournis en moyenne que leurs homologues en hypers : avec seulement 23% des produits de notre échantillon trouvés sur Internet, le drive de Super Casino est le plus mal noté, alors que celui de Monoprix est le moins mal fourni des supers avec 63% des produits trouvés. Si ces faibles performances peuvent se comprendre pour les enseignes de supermarchés du fait de leurs assortiments réduits, en revanche rien ne justifie que l’on ne trouve que 61% des produits recherchés sur les sites des hypers. Dans ces conditions, Leclerc est peut-être le moins cher… mais il ne propose dans ses drives que 42% des produits de notre liste ! A l’inverse, le site de Cora est au tableau d’honneur, car on peut y faire la plus grande partie des courses de la rentrée, avec 82% des produits recommandés qui sont disponibles.
Les marques nationales, souffre-douleur de la grande distribution
Quant à remplir son cartable avec des produits de marques nationales, c’est tout bonnement mission impossible à partir des magasins drives, où sont proposés avant tout les produits à marques de distributeurs (MDD). Chez les hypers, les moins bien notés en matière de disponibilité des produits de grandes marques sont Auchan et Leclerc avec seulement 4% et 14% de produits de marque de notre échantillon, trouvés sur leurs sites respectifs !
Au final, la promesse de la grande distribution d’une rentrée pas chère, n’est donc qu’à moitié tenue. Pour éviter les fausses économies payées « plein pot », l’UFC-Que Choisir invite les consommateurs à réfléchir à deux fois avant de céder aux sirènes de la grande distribution, plus particulièrement sur Internet, et leur recommande de privilégier sur la base de son enquête, les grandes surfaces présentant le meilleur rapport entre le coût, la disponibilité des produits et la proximité par rapport à leur domicile.
(1) Enquête réalisée sur Internet, à partir de trois campagnes de relevés de prix, réalisées en août 2012, juillet 2013, ainsi que du 12 au 14 août 2013.
(2) Ne sont pas pris en compte dans cette liste les livres de classe, l’habillement et les articles de sport
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