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Libéralisation de l’automédication


L’ordonnance de l’Autorité de la Concurrence plus efficace que celle du gouvernement pour soigner les maux de l’automédication

A la veille de l’entrée en vigueur de la vente en ligne de médicaments sans ordonnance, et alors que l’Autorité de la Concurrence a, hier, relancé le débat sur la libéralisation de l’automédication, l’UFC–Que Choisir demande au Gouvernement de prendre position et appelle les parlementaires à inscrire la libéralisation de l’automédication dans le Projet de Loi Consommation.

LA CONCURRENCE VIENDRA DE LA VENTE PAR DES PHARMACIENS EN PARAPHARMACIES ET GRANDES SURFACES

A partir du 12 juillet, les consommateurs pourront acheter leurs médicaments sans ordonnance via le site internet d’une pharmacie d’officine. Mais contrairement aux annonces gouvernementales, cette mesure ne suffira pas à faire diminuer sensiblement les prix sur un marché qui en aurait pourtant bien besoin : ces achats sont en forte croissance (+ 3,2 % en 2012)(1) et représentent une dépense annuelle de 2,2 milliards d’euros.

Maintenus dans l’ignorance de la liberté tarifaire, les consommateurs paient aujourd’hui au prix fort l’insuffisante concurrence entre officines. Les médicaments sans ordonnance sont vendus à des tarifs allant de 1 à 4 (de 1,30 € à 4,95 € pour l’aspirine UPSA Vitamine C 330 mg)(2). Et ces écarts sont parfois constatés entre deux pharmacies géographiquement très proches l’une de l’autre !

Pour dynamiser ce marché, il est aujourd’hui indispensable d’ouvrir la distribution des médicaments sans ordonnance aux parapharmacies et grandes surfaces, sous le contrôle effectif d’un pharmacien. Selon une étude de l’UFC–Que Choisir, cette mesure permettrait en effet d’améliorer l’accès financier mais aussi géographique aux soins:

Accès financier : une économie pour les consommateurs pouvant atteindre 16% de leurs dépenses d’automédication (soit 269 millions € par an);
Accès géographique : une extension du réseau de distribution, avec 10% de points de vente supplémentaires.

LA FIN DU MONOPOLE DES OFFICINES N’EST PAS LA FIN DU MONOPOLE DES PHARMACIENS !

La libéralisation, en œuvre aujourd’hui dans une majorité des pays d’Europe de l’Ouest, doit se faire dans les mêmes conditions de sécurité pour le consommateur qu’en officine. Cela implique que la vente s’effectue sous le contrôle permanent d’un pharmacien, et dans des espaces dédiés. Les exemples européens montrent en outre que la libéralisation n’entraîne pas de hausse de la consommation de médicaments.

LA LIBERALISATION NE METTRA PAS LES OFFICINES EN LIQUIDATION

D’un impact limité sur la profitabilité des officines (le profit moyen ne baisserait que de 5 % au maximum, et resterait supérieur à 100 000 € par an), la libéralisation ne portera pas atteinte à la couverture officinale du territoire, notamment rurale. De plus, au-delà des avantages pour les consommateurs, cette mesure pourrait créer de nouveaux emplois.

L’UFC–Que Choisir se félicite du débat relancé par l’Autorité de la Concurrence sur l’opportunité de libéraliser la distribution de l’automédication, et appelle les Parlementaires à consacrer enfin le principe de libéralisation dans la loi. A cette fin, elle les invite à amender le Projet de loi Consommation, pour permettre un accès élargi et moins coûteux aux médicaments sans ordonnance, ainsi qu’aux produits « frontières ».

(1) Baromètre AFIPA 2012
(2) D’après une enquête menée dans 648 pharmacies en janvier 2012 par l’UFC-Que Choisir


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