L’augmentation des tarifs réglementés proposée le 5 juin par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) n’étonne personne. Oui, les coûts de production et de commercialisation d’EDF ont explosé : c’est la réalité des coûts de l’électricité en France qui saute aujourd’hui à l’oeil des décideurs politiques. Il faudrait ainsi augmenter de plus de 17,2% les tarifs en 2013 !
Le mythe du nucléaire pas cher vole définitivement en éclat, puisque c’est cette source d’énergie qui porte l’écrasante majorité des coûts en question (alors même qu’on ne prend en compte ni les coûts de l’EPR de Flamanville, ni les « coûts cachés » du nucléaire : assurance, provisionnement pour le démantèlement, gestion des déchets.).
Une telle hausse est évidemment injuste. Il est pour autant impossible de nier le problème de fond, dont la responsabilité incombe en grande partie à la Droite qui a gouverné sur la fiction du prix bas de l’électricité. Il faut à toute force éviter les demi-mesures : repousser aujourd’hui la hausse du prix de l’électricité pour protéger le consommateur consiste à solliciter demain le contribuable, amoindrir la hausse de prix par la manipulation illusoire de l’allongement comptable de la durée de vie des centrales à 50 ans met gravement en cause la sécurité des populations, demander à EDF de faire davantage d’économies est impossible alors que l’opérateur ne peut cesser d’investir, et notamment dans la sureté.
Les seules vraies solutions sont de deux natures, et exigent du courage : d’une part l’extension du tarif de première nécessité actée par la loi Brottes, associée à la tarification progressive, et d’autre part le lancement d’un programme massif de maitrise de l’énergie. Pour rappel : un Français consomme 25 % d’énergie de plus qu’un Allemand pour la même qualité de vie.
Elise LOWY, Jean-Philippe MAGNEN, Porte-parole