L’Arctic Sunrise sera en France entre le 19 mai et le 4 juin, pour soutenir un modèle de pêche durable, celui de la petite pêche artisanale : ces pêcheurs représentent 80% de la flotte et la moitié des emplois du secteur, mais ne sont ni représentés, ni écoutés par leur ministre, M. Cuvillier, alors que la réforme de la Politique commune de la pêche européenne arrive dans les étapes finales de sa négociation.
« Si l’on continue à ignorer les artisans au profit des pêcheurs industriels, d’ici 35 ans les océans pourraient être vides« , souligne Hélène Bourges, chargée de campagne océans pour Greenpeace. « La Politique commune de la pêche n’est revue que tous les 10 ans. Il est donc urgent de changer de cap, pour que les pêcheurs ayant les pratiques les plus durables soient ceux qui aient d’abord accès aux ressources. C’est ce message que l’Arctic Sunrise fera passer en France à monsieur Cuvillier, et que soutiennent près de 70 000 citoyens européens sur le site www.myboat.gp. »
M. Cuvillier : quel modèle de pêche pour demain ?
60% des stocks de poissons européens sont surexploités, et la flotte européenne, dont la France fournit une bonne partie, peut aujourd’hui pêcher 2 à 3 fois le niveau qui serait durable pour les océans. Le Parlement européen, il y a quelques mois, votait les bonnes orientations pour une réforme de la pêche qui permette enfin de retrouver des niveaux de populations de poissons sains d’ici à 2020. Les ministres européens de la pêche se retrouvent aujourd’hui et demain à Bruxelles pour arrêter leur position sur la réforme. La France fait partie des pays qui font blocage dans les négociations, notamment en refusant de s’engager sur une date. La France risque de faire échouer l’adoption de la réforme.
« Nous avons invité M. Cuvillier à venir rencontrer les pêcheurs artisans, mais il a jusqu’ici ignoré leur existence« , explique Hélène Bourges. « L’Arctic Sunrise vient en renfort aux pêcheurs artisans, ceux qui mettent en œuvre des pratiques durables, respectueuses de l’environnement, et leur offrir une plateforme pour que nous changions de modèle de pêche, afin de donner un avenir aux océans… et aux pêcheurs. »
La pêche artisanale, le futur de la pêche européenne
Il existe en fait deux modèles pour l’avenir de la pêche et des océans : la pêche industrielle, incarnée par les thoniers ou les chalutiers profonds, aux pratiques destructrices, et la pêche artisanale, ancrée dans le tissu local, qui pratique une pêche sélective, à plus petite échelle, dans le respect de l’environnement, et qui nourrit le tissu économique et social localement. Les pêcheurs artisans travaillent sur leur bateau, et ne gèrent pas leur entreprise comme des actionnaires visant à maximiser leurs profits, comme les grands armateurs. Leurs techniques de pêche sont douces, elles permettent de quasiment éliminer les prises non désirées, alors que la pêche industrielle peut rejeter jusqu’à 60% de ses prises, mortes ou mourantes à l’eau.
« Nous subissons les résultats de la surpêche opérée par les bateaux industriels », explique Anne-Marie Vergez, pêcheur artisan à Saint-Jean-de-Luz. « La ressource se raréfie ce qui compromet l’avenir de notre métier. Nous sommes sous représentés, et ne pouvons pas nous défendre comme on le souhaiterait. C’est pourquoi nous avons créé la Plateforme petite pêche artisanale et que nous saisissons l’occasion que nous donne Greenpeace de faire passer notre message en participant à la tournée de l’Arctic Sunrise. »
3 escales en France : Bayonne, Saint-Malo, Boulogne-sur-Mer
Sur chaque escale, Greenpeace accueillera à son bord des élus, des pêcheurs artisans et le grand public :
A Bayonne, les 19, 20 et 21 mai,
A Saint-Malo, dans la première région de pêche en France, les 26,27 et 28 mai,
A Boulogne-sur-Mer, premier port de pêche en France les 3 et 4 juin