L’Esperanza, un des bateaux de la flotte de Greenpeace fera escale pour la première fois à la Réunion, au Port les 8 et 9 mai 2013, lors de sa mission dans l’Océan Indien. Les équipes de Greenpeace mènent depuis 2 mois l’enquête en haute mer sur les pratiques des thoniers. L’état des stocks de thon est en effet préoccupant. Les scientifiques de la Commission Thonière de l’Océan Indien recommandent notamment de réduire de 20% au moins les prises de thon blanc pour permettre au stock de se maintenir.
Pour une pêche régulée, raisonnable, en accord avec l’environnement
Ces thoniers, qui battent en partie pavillons français, comptent notamment ceux de la Sapmer, et sont parmi les bateaux les plus prédateurs de la flotte française. Outre leur puissance et leur sophistication, cette flotte utilise des dispositifs de concentration des poissons : des épaves flottantes mises à l’eau par les thoniers. Les plus petits poissons s’y abritent, les plus gros arrivent pour s’y nourrir, et en haut de la chaîne alimentaire, thons et requins s’y rassemblent. Un coup de filet, la senne, peut permettre d’attraper des centaines de tonnes de poisson, dont, notamment les prises « accessoires » : des juvéniles n’ayant pas atteint leur âge de reproduction, des espèces non initialement visées, mais capturées, ou encore des espèces pêchées par ailleurs par les artisans des zones côtières.
« Greenpeace demande que les thoniers de la zone abandonnent les méthodes industrielles trop intensives, qui déciment les populations de thons et touchent aussi d’autres espèces telles que les requins ou les tortues. » explique François Chartier, chargé de campagne océans à bord de l’Esperanza. « Greenpeace demande aussi aux organismes régionaux de gestion des pêches, comme la CTOI, de mettre en place un système de contrôle incluant des sanctions et de limiter la taille et la puissance de la flotte, pour la mettre en adéquation avec la ressource en poissons.»
Pêche artisanale ou industrielle : quel modèle pour demain ?
Il existe en fait deux modèles pour l’avenir de la pêche et des océans : la pêche industrielle, incarnée par ces thoniers aux pratiques destructrices, et la pêche artisanale, ancrée dans le tissu local, qui pratique une pêche sélective, à plus petite échelle, dans le respect de l’environnement, et qui nourrit le tissu économique et social localement.
Si nous continuons sur ce cap, d’ici 35 ans, les océans pourraient se vider de tous leurs poissons. La Politique commune des pêches européenne, qui régit les bateaux battant pavillons français, dans et hors des eaux européennes, est en cours de réforme et cela n’arrive que tous les 10 ans. Il est donc urgent d’agir, aujourd’hui, pour que la capacité de pêche de la flotte européenne soit mise en adéquation avec la ressource en poissons, et que les pêcheurs ayant les pratiques les plus durables, les pêcheurs artisans, soient ceux qui aient d’abord accès aux ressources. C’est le travail que Greenpeace mène dans toute l’Europe, et un des messages que l’Esperanza vient apporter aux réunionnais, qui peuvent soutenir la pêche artisanale en ligne sur www.myboat.gp.
Les bénévoles de Greenpeace à la réunion vous accueillent à bord
Les 8 et 9 mai, l’Esperanza ouvrira son ponton et ses portes au public, grâce aux bénévoles d’un groupe local de Greenpeace à la Réunion qui vient de se constituer. Pour dialoguer avec le public sur les missions de Greenpeace, et sur le modèle de pêche à défendre pour demain, rendez vous le 8 mai de 13h à 17h et le 9 mai de 10 à 15H, au Port Ouest, dans le port de la pointe des galets.