La sécurité des aliments, la qualité et les risques financiers sont les aspects les plus sensibles selon les entreprises à travers le monde, tandis que celles-ci démontrent peu d’intérêt pour les impacts environnementaux.
En matière de chaîne d’approvisionnement agroalimentaire, les bénéfices retirés des actions pour réduire les Risques contre-balancent les investissements. C’est ce qu’affirme une entreprise sur deux ayant participé à une enquête réalisée conjointement par l’organisme de certification DNV Business Assurance et par GFK Eurisko. Cette étude a impliqué environ 500 professionnels du secteur agroalimentaire en Europe, Amérique du Nord, Amérique du Sud et Asie.
La sécurité des aliments (63%) et la qualité (54%) sont les aspects de la gestion de la chaîne d’approvisionnement que les entreprises jugent comme étant les plus sensibles.
Les risques financiers (38%) sont considérés moins dangereux (au moins jusqu’à présent), de même que la conformité réglementaire et législative (35%) ou encore les défis environnementaux (29%). En fin de liste arrivent les relations avec la collectivité (10%) et l’éthique (8%).
La chaîne d’approvisionnement agroalimentaire est d’une telle complexité et diversité qu’il n’existe pas de panacée pour réduire les Risques : c’est toute une série de mesures qui est nécessaire. Il n’y a pas de mesure qui soit plus fréquemment utilisée que d’autres. Les entreprises les mettent toutes en œuvre jusqu’à plus de 80% ; elles se reposent sur un éventail d’actions qui peuvent aller de l’exclusion de certains fournisseurs basés dans des zones sensibles, à la diversification et le développement de sources d’approvisionnement, en passant par les diagnostics (audits et évaluations), la certification selon des normes et référentiels, les programmes de gestion de crise et le transfert de Risques.
Les petites entreprises sont plus enclines à diversifier leurs fournisseurs et à éviter de s’approvisionner dans des zones réputées à risques. Les grandes entreprises, pour leur part, préféreront opter pour des mesures d’évaluation des Risques et Risques Fournisseurs, de Co-Makership (fabrication partagée), de certification, et de préparation aux urgences.
Quelles mesures sont les plus efficaces selon les entreprises ? Les évaluations et diagnostics sont considérés comme les mesures les plus efficaces, en particulier pour la gestion de la qualité et de la sécurité des aliments, aux côtés des certifications et des plans de préparation aux situations d’urgence. Les deux dernières mesures sont également privilégiées pour l’atténuation des Risques potentiels pour l’environnement.
Il n’existe aucun doute quant aux principales raisons qui amènent les entreprises à adopter des mesures de prévention et de gestion des Risques tout au long de leur chaîne d’approvisionnement. Il ne s’agit ni de la législation (36%) ni de la pression de l’opinion publique (39%). Plus de 50% des participants à l’enquête se disent motivés par les besoins et exigences de leurs clients. C’est en particulier le cas des petites entreprises, tandis qu’environ 60% des grandes entreprises estiment que la gestion des Risques sur l’ensemble de la chaîne fait partie intégrante de leur stratégie et représente un facteur de différenciation majeur.
Les entreprises qui ont adopté des mesures d’atténuation des risques tout au long de la chaîne d’approvisionnement déclarent en avoir retiré des bénéfices concrets, aussi bien en termes d’amélioration de la qualité des produits (74%) et d’avantage concurrentiel (51%) que d’image de marque (42%), un aspect particulièrement important pour ceux à qui les produits finis appartiennent.
Y a-t-il plus d’avantages ou d’inconvénients ? Apparemment, les coûts (62%) semblent être un obstacle. Ils paraissent plus lourds en Asie et en Amérique du Nord (71% dans les deux cas) que dans le reste du monde. La charge financière est considérée comme répartie de manière relativement équilibrée entre les investissements dans la sécurité des aliments, la qualité et l’environnement. Les coûts consacrés à l’éthique sont estimés particulièrement élevés, selon 84% des participants.
De manière générale, les avantages globaux sont indubitablement supérieurs aux investissements nécessaires. Seuls 9% des participants pensent que les coûts l’emportent sur les bénéfices.
A quoi faut-il s’attendre à l’avenir ? Les priorités resteront les mêmes (sécurité des aliments, risques financiers – en progression de 12% – et qualité) ; cependant, une sensibilisation accrue à la nécessité d’une approche plus durable est suggérée par la perception grandissante des risques liés aux impacts possibles des relations avec la collectivité (+9%), à l’environnement (+8%) et aux aspects éthiques (11% contre 8%). Il faut également s’attendre à un rôle croissant des législations et réglementations, principalement en Asie et sur le continent américain.
Luca Crisciotti, PDG de DNV Business Assurance, commente : « L’atténuation des Risques est une question de proactivité. La gestion de chaque maillon de la chaîne d’approvisionnement doit s’inscrire dans une stratégie à long terme visant à créer de la valeur à tous les niveaux et pour toutes les Parties Prenantes : du producteur à l’usine de transformation, jusqu’au consommateur. Les clients auront un rôle de plus en plus déterminant, car le produit gagnera en valeur ajoutée du point de vue de la qualité, de la sécurité et des exigences environnementales, sociales et éthiques. Le regain d’attention pour ces aspects illustre l’adoption croissante des entreprises d’une approche intégrant la Responsabilité et le développement durable à leur stratégie. »
MÉTHODOLOGIE ET ÉCHANTILLON
L’enquête a été réalisée du 29 janvier au 15 février 2013, auprès d’un échantillon d’environ 500 professionnels travaillant dans des grandes entreprises du secteur agroalimentaire en Europe, sur le continent américain et en Asie.
L’échantillon est qualitatif et non statistiquement représentatif :
-75% pourcent des participants proviennent d’entreprises de production, dont 60% sont majoritairement impliquées dans la transformation de produits finis
– Environ 70% des participants sont immédiatement engagés dans le management de la qualité et de la sécurité des aliments, tandis qu’environ 10% sont des décideurs expérimentés
– La plupart des entreprises représentées emploient au moins 250 personnes et ont une dimension internationale.
-Le questionnaire a été administré selon la méthodologie CAWI (Computer Assisted Web Interviewing).