Ce matin à l’aube, des activistes de Greenpeace ont projeté un immense message sur la centrale nucléaire de Fessenheim sur lequel on pouvait lire « Pourquoi seulement moi ? ». Cette opération accompagne la publication d’un rapport qui révèle et analyse les cinq centrales nucléaires françaises à fermer en priorité : Blayais, Bugey, Fessenheim, Gravelines et Tricastin.
« Ce rapport est une contribution au débat sur l’énergie qui doit fixer la feuille de route pour atteindre 50% de nucléaire », explique Sophia Majnoni, chargée de campagne nucléaire pour Greenpeace. « Pour tenir sa promesse François Hollande doit acter de la fermeture d’au moins vingt réacteurs à horizon 2020. Fermer uniquement Fessenheim est une manœuvre politique. Cela ne nous permet pas d’atteindre l’objectif présidentiel mais surtout d’autres centrales sont aussi dangereuses. »
Séismes, inondations, âge et bien d’autres critères pour évaluer la dangerosité
L’ensemble du parc nucléaire français a été analysé selon une liste de critères, causes et conséquences potentielles d’un accident majeur. Selon l’étude de Greenpeace, les centrales de Gravelines (Nord), Fessenheim (Bas Rhin), Bugey (Ain), Tricastin (Drome), Blayais (Gironde) présentent un niveau de dangerosité qui justifie de les fermer en priorité.
Consultez l’analyse complète ici : http://act.gp/16Yi3Kh
« Imaginer l’inimaginable, expression souvent utilisée en ce moment, est impossible en matière d’accident nucléaire. Mais la catastrophe de Fukushima est venue nous rappeler qu’il faut se préparer à un accident majeur même si ce n’est pas le scénario le plus probable« , analyse Sophia Majnoni. « Bien au-delà des seules questions de l’âge, des risques sismiques ou d’inondations évoquées pour fermer Fessenheim, aucun risque ne doit être sous-estimé sous prétexte qu’il est peu probable et toutes les conséquences éventuelles d’une catastrophe nucléaire doivent aussi être prises en compte dans l’étude du risque. »
L’âge, l’inondation, le séisme, mais aussi les problèmes de sûreté sur les cuves, radiers, enceintes de confinement, la puissance, le combustible utilisé…le risque industriel (risques d’explosion, sites Seveso), le risque de chute d’avion, le bassin de population, les villes importantes et frontières à proximité…les vents dominants et l’éventuelle contamination…les impacts socio-économiques potentiels sur l’agriculture, la viticulture, le tourisme ou l’industrie…tous ces critères ont été examinés pour en arriver à déterminer les cinq centrales à fermer en priorité.
Dans le cadre des journées de l’énergie, Greenpeace donne rendez-vous aux médias et visiteurs samedi 30 mars à 9h30 devant les entrées des centrales du Bugey, du Blayais, de Gravelines et du Tricastin, pour une présentation officielle de ce rapport par les militants des groupes locaux.