Ce matin, des militants de Greenpeace ont accroché une banderole de 250 mètres carrés portant le message « Aéroport Notre-Dame-des-Landes : sa place est au musée » sur la pyramide du Louvre à Paris.
« Ce projet d’aéroport est symptomatique d’une vision dépassée du progrès et il doit rapidement être remisé au rayon des antiquités, déclare Sébastien Blavier, chargé de campagne climat pour Greenpeace. Il ne correspond plus à un monde qui subit de plein fouet les conséquences du dérèglement climatique et dans lequel les ressources fossiles deviennent rares et chères… Le gouvernement a tort de s’entêter sur le sujet : il dit vouloir engager la France dans la transition écologique, cela passe par une annulation de ce projet d’aéroport inutile. »
Une vision dépassée du progrès
Le projet d’aéroport est né en 1967 dans le cadre de la politique de décentralisation menée à l’époque. Le site de Notre-Dame-des-Landes était également envisagé pour l’accueil des supersoniques Concorde à la fin des années soixante. Le projet a été suspendu entre 1974 et 2000, essentiellement en raison du choc pétrolier. Et on ne peut pas dire que la situation se soit améliorée au niveau du pétrole : selon l’Agence Internationale de l’énergie, si l’on poursuit la tendance actuelle, le prix du baril sera à 145 dollars en 2030.
« Notre pays doit fonder son avenir sur l’innovation en matière d’énergies renouvelables, d’économies d’énergie et de transports alternatifs et complémentaires, poursuit Sébastien Blavier. Malheureusement, ce n’est pas la vision de ce gouvernement qui continue à fantasmer sur un modèle de développement et de consommation d’énergie hérité du XXe siècle : aéroport, EPR, investissements dans les vieilles centrales nucléaires, etc… »
Abandonner le projet et regarder vers l’avenir
Aujourd’hui, les occupants du site peuvent être expulsés à tout moment par les forces de l’ordre présentes en grand nombre à Notre-Dame-des-Landes. Dans le même temps, la pâle commission du dialogue créée par le gouvernement poursuit ses travaux qui ne déboucheront sur rien de concret.
« Après avoir essayé de passer en force pendant plusieurs semaines, le gouvernement cherche à temporiser. Créer une commission du dialogue tout en affirmant que, quelles que soient ses recommandations, l’aéroport se construira, ne rime à rien. Jean-Marc Ayrault refuse ainsi de considérer les nombreux arguments qui ne cessent de s’élever contre ce projet » conclut Sébastien Blavier.