Le Parlement cherche à améliorer le bilan climatique désastreux d’éventuelles centrales à gaz au moyen de directives de compensation. Comme le montre le contrat de compensation pour la centrale à gaz de Chavalon, cet objectif est désormais saboté avec la bénédiction de la Confédération.
L’Office fédéral de l’environnement (OFEV) a signé en septembre le contrat de compensation pour la centrale à gaz prévue à Chavalon, sans lequel il n’est pas possible de délivrer un permis de construire. Ce contrat est le premier de son genre et l’OFEV ne l’a pas rendu public. Le WWF a tout de même pu y jeter un coup d’œil. Force est de constater qu’il est parfaitement inadapté pour assurer les compensations prescrites par la loi. Il est également insuffisant pour une autorisation de construire.
L’exploitant de la centrale peut ainsi se racheter en payant une amende et continuer à exploiter la centrale, même lorsqu’il ne compense aucune émission. «Un automobiliste enfreignant gravement les règles de la circulation perd son permis de conduire. Les exploitants de centrales à gaz peuvent en revanche continuer d’ignorer les directives auxquelles ils sont soumis», affirme Patrick Hofstetter, responsable du climat et de l’énergie au WWF Suisse.
Le contrat ne contient pas non plus de projets concrets, ce qui le rend inacceptable. On ignore ainsi comment les exploitants ont l’intention de compenser effectivement les gigantesques émissions de la centrale durant ses 30 années d’exploitation. Enfin, le contrat accorde aux exploitants 10 ans à partir de la mise en service de la centrale avant de tirer un premier bilan sur les compensations. Les objectifs climatiques de la loi sur le CO2 semblent ainsi parfaitement hors de portée. Patrick Hofstetter en tire la conclusion suivante: «Avec ce contrat, la loi sur le CO2 est minée. Le pire, c’est qu’elle l’est avec la bénédiction des autorités compétentes en matière d’environnement.» Le WWF exige que l’OFEV tienne compte de la volonté du Parlement et qu’il améliore le contrat de manière à permettre une suppression automatique de l’autorisation d’exploitation en cas d’absence des compensations. Pour le climat, seules les émissions comptent. Les amendes n’ont aucun effet.