Chaque année, quelque 210 000 moutons passent l’été dans les alpages de Suisse. Sur cent moutons, deux y meurent de maladie, sont victimes d’éboulements ou chutent mortellement. Les pertes dues aux loups et aux autres grands prédateurs ne jouent à ce jour qu’un rôle local. En outre, meilleurs sont les contrôles et moins les pertes sont importantes. Telles sont les conclusions d’un projet de recherche commun d’Agridea, de la Fédération suisse de l’élevage ovin, de Pro Natura et du WWF Suisse.
Les maladies et les accidents sont les principales causes de mortalité des moutons passant l’été à l’alpage. C’est l’une des conclusions essentielles du projet de recherche «SchafAlp». Ces premiers résultats permettent de mieux comprendre l’élevage ovin en Suisse. Les données ont été recueillies en été 2011, un été moyen pour l’estivage:
98 moutons sur 100 ont survécu à l’été 2011. Ce qui signifie que sur les 208‘ 974 moutons ayant passé l’été dans les Alpes suisses 2011, 4221 sont morts.
Ces pertes sont en premier lieu dues à diverses maladies.
D’autres causes de décès sont des événements particuliers comme la foudre, les éboulements, les grands prédateurs ou la neige.
80 animaux ont été tués par des grands prédateurs en été 2010 (1,9% des pertes totales) et 294 (7% des pertes totales) en 2011.
Plus les troupeaux sont contrôlés fréquemment et moins le nombre de moutons morts est important.
Le système de pâturage peut contribuer à diminuer les pertes, les pâturages tournants et la présence du berger assurant une meilleure surveillance des moutons.
Une stratégie d’élevage et de santé conséquente diminue également les cas de décès dans les terrains difficiles.
Pour Mirjam Ballmer, de Pro Natura, la situation est claire: «Nous voulons les moutons et les loups en Suisse. Les bases scientifiques de «SchafAlp» constituent une nouvelle étape essentielle pour développer une politique commune en leur faveur, reposant sur des faits.»
Le projet «SchafAlp»
Le projet de recherche «SchafAlp» a été lancé en 2010 par Agridea avec Pro Natura, la Fédération suisse d’élevage ovin et le WWF Suisse. Le but de ce projet commun est de fournir les bases d’une discussion constructive sur l’estivage des moutons en Suisse. «Une base de données commune sur l’élevage des moutons joue un rôle essentiel pour tous les acteurs impliqués si nous voulons tirer les bonnes conclusions en vue d’un élevage ovin durable, tourné vers l’avenir», affirme Moritz Schwery, de la Fédération suisse de l’élevage ovin. Cinq modules thématiques ont été examinés à ce jour par des spécialistes externes:
• Diversité des espèces dans les alpages
• Alpages à moutons et stabilité du terrain et des pâturages
• Performances d’engraissement et d’abattage, qualité de la viande des agneaux ayant passé l’été à l’alpage
• Décès / pertes de moutons pendant l’estivage
• Succès économique des alpes à moutons
Les coûts du projet se montent à CHF 200 000.-, les organisations en assumant la moitié. Le projet est soutenu financièrement par l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG), l’Office vétérinaire fédéral (OVF) et l’Office fédéral de l’environnement (OFEN). «SchafAlp» fait partie du projet «AlpFUTUR» des instituts de recherche fédéraux WSL et ART, dont le but est de présenter les perspectives de l’utilisation future des zones d’estivage. Un résumé des rapports finaux de tous les modules du projet de recherche «SchafAlp» sera disponible à fin septembre 2012 sur www.alpfutur.ch.