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Logement étudiant : Pour déloger les mauvaises pratiques des marchands de listes, l’UFC-Que Choisir dépose plainte contre 13 enseignes


Alors que certains bacheliers sont encore et toujours en quête d’un logement pour leurs études supérieures, l’UFC-Que Choisir rend publics aujourd’hui les résultats effarants d’une enquête sur la pertinence des services des marchands de listes et le respect de leurs obligations légales. Face aux abus constatés, l’association dépose plainte contre 13 enseignes.

Interpellée par de nombreux témoignages dénonçant l’obligation, parfaitement illégale, de payer avant la remise de la liste ainsi que l’indisponibilité des biens proposés, l’UFC-Que Choisir a diligenté une enquête dans 11 villes universitaires en simulant la recherche d’un appartement pour un étudiant auprès de 18 marchands de listes appartenant à 15 enseignes . Les résultats sont sans appel : les mauvaises pratiques des vendeurs de listes se situent à tous les étages.

Vous avez dit « marchands de listes » ? : Dans les annonces passées, les réponses téléphoniques ou même parfois en établissement, les vendeurs de liste masquent leur activité réelle (la simple remise de listes d’annonces) et induisent le consommateur en erreur en laissant penser qu’il s’agit d’un agent immobilier prêtant son concours à la rédaction du bail et à l’état des lieux. Par exemple, le prix de la liste est déguisé en « honoraires » ou « frais d’agence ».

Paie pour voir ! : Alors que la loi impose que le paiement de la liste s’effectue après la prestation, 89% des marchands ont exigé l’argent avant la remise du moindre document. Or, le montant est loin d’être modique, en moyenne 200 euros, et jusqu’à 450 euros à Paris. Au-delà de l’illégalité, c’est tout de même un comble d’exiger d’un étudiant un tiers de son budget mensuel (610 euros ), alors même qu’il ignore le nombre de biens qui correspondront à sa demande, et n’a aucune garantie d’obtenir une location.

Pas besoin de vos critères : Le service proposé ne peut en aucun cas être comparé à un service de recherche, puisque le vendeur ne fournit qu’une simple liste de biens, parfois reprise pure et simple d’annonces déjà diffusées dans la presse locale, correspondant à des critères limitatifs et approximatifs. Les vendeurs adressent des biens « déjà en stock » dans les fichiers et ne vont aucunement tenter de trouver des biens correspondants aux critères et attentes particulières du client.

Peu de biens proposés, rarement pertinents : Sur la base du loyer et de la surface minimum demandée (conformes au marché), seuls 49% des biens proposés étaient pertinents, soit moins d’une annonce sur deux ! Ce résultat est d’autant plus désolant lorsqu’on constate que, pour les mêmes critères, un grand site internet gratuit propose, dans 94% des cas, plus d’annonces de biens pertinents à loyer inférieur, souvent largement, aux loyers de la liste des vendeurs. Pire, bien pertinent ne rime pas avec disponible. Par exemple, à Lyon, sur les 4 biens pertinents de la liste APL Location, 3 n’étaient déjà plus disponibles dans les 24 heures qui suivaient l’achat de la liste.

Décidée à ce que les candidats à la location, particulièrement les étudiants, ne soient pas plus longtemps victimes des vendeurs de listes, l’UFC-Que Choisir :

– Dépose plainte contre 13 enseignes pour pratiques commerciales trompeuses ;
– Invite les étudiants et leurs parents à réfléchir à deux fois avant de recourir à grand frais à ces vendeurs, et met à disposition sur son site internet www.quechoisir.org une fiche d’information ;
– Demande au Législateur d’encadrer plus strictement l’activité de « marchands de listes » pour garantir une valeur ajoutée par rapport au marché gratuit en prévoyant la vérification par le marchand de la fiabilité du descriptif des annonces (surface réelle, quartier, etc.), définissant un contrat type assurant une réelle personnalisation de la recherche à travers des critères précis (surface minimum, exposition, DPE, etc.) et en imposant une réactualisation quotidienne des fichiers et des informations transmises au consommateur.

(1) L’enquête s’est déroulée en février à Paris, et en juin 2012 à Bordeaux, Caen, Dijon, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Rennes, Strasbourg, Toulouse. 18 marchands de listes ont été visités, ceux-ci appartenant à 15 enseignes : Ancea, APL Location, Casa Immo, Chaîne des propriétaires et des particuliers, Directe Location Bordeaux, Directe Location Dijon, Git’Immo, Hestia (non attaquée), Loc’a (non attaquée), MIL’IM Lyon, MIL’IM Strasbourg, Pan euro Nord, Pan euro Sud, Service location, Top Immo 59.

(2) Selon une étude BVA-Sodexo publiée le 14 mai 2012.