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Emissions de CO2 des voitures : La Commission européenne manque d’ambition au détriment du climat et des consommateurs


Quatre ans après l’adoption d’un premier règlement européen limitant les émissions de gaz à effet de serre des véhicules particuliers, la Commission européenne propose aujourd’hui une mise à jour de cette réglementation qui manque d’ambition.

Des objectifs à minima et pas de vision à moyen terme

Dans sa proposition, la Commission confirme le règlement en vigueur, à savoir que les voitures neuves commercialisées en Europe ne devraient pas émettre plus de 95 grammes de CO2 par kilomètre d’ici 2020 en moyenne. Elle fixe aussi une limite de 147g de CO2 par km pour les ‘vans’ (fourgonnettes) en 2020, ce qui représente un objectif particulièrement faible pour cette catégorie.

“Nos associations regrettent qu’aucun objectif ne soit défini après 2020, laissant supposer que le problème du dérèglement climatique serait résolu à l’issue de cette seconde période d’engagement. Alors que l’industrie automobile connaît une crise sans précédent, dont les causes sont à rechercher dans l’absence de vision d’une mobilité durable, la Commission européenne ne semble pas pressée de définir des objectifs de moyen et long termes, se contentant d’objectifs modestes et de court terme” s’étonne Stephen Kerckhove délégué général d’Agir pour l’Environnement.

“Les ONG européennes demandent à ce que soit adopté pour les voitures un objectif de 80g de CO2 par km d’ici 2020 et de 60g pour 2025. Il faut aussi que la réglementation adoptée soit exempte d’échappatoires qui mettraient en danger toute ambition environnementale de cette réglementation ” rappelle Lorelei Limousin, chargée de mission climat et transport pour le RAC-France.

Parmi ces multiples dérogations, figurent les super crédits, une modulation qui permet aux constructeurs de compter chaque véhicule électrique comme 1,3 véhicules, réduisant automatiquement l’impact environnemental de leur flotte en général. Indirectement, la réglementation européenne incite donc les constructeurs à concevoir des véhicules lourds et inadaptés aux enjeux écologiques du 21è siècle tout en respectant les moyennes d’émissions.

Faire économiser de l’argent aux automobilistes

Plus un véhicule est efficace, moins il consomme de carburant, émettant moins de CO2 et faisant économiser de l’argent aux automobilistes européens.

Un conducteur français dépense en moyenne 1 503 euros par an pour remplir le réservoir de sa voiture. En 2020, si la proposition de la Commission européenne n’est pas affaiblie au cours du processus législatif européen, il dépensera 327 euros de moins par an (soit 1176 euros). Mais si l’UE décide de fixer un objectif ambitieux en plafonnant les émissions des voitures à 60 g CO2 par km en 2025, l’automobiliste français pourrait économiser 651 euros par an sur cette facture, soit une dépense moyenne de 852 euros par an. (source Greenpeace : http://bit.ly/costdriving).

“L’efficacité des véhicules profite au climat, au porte-monnaie des conducteurs et à la compétitivité de l’économie européenne. Le parlement européen et les gouvernements de l’UE devront donc être davantage ambitieux que la Commission lorsqu’ils examineront cette proposition dans les mois qui viennent. Et ne pas se laisser influencer par le lobbying des constructeurs allemands, tels que Volkswagen, qui souhaitent amoindrir l’ambition de ce texte et continuer à faire payer plus cher les automobilistes européens” conclut Sébastien Blavier, chargé de campagne climat-énergie à Greenpeace France.