Les commissaires aux comptes doivent être en quête de vérité. Il leur faut donc douter, se méfier et rester jalousement indépendants pour être des garants de l’ordre public économique. C’est ce qui a été répété aux huit auditeurs légaux qui viennent de prêter serment à la Cour d’Appel de Nîmes.
«En tant que garants de l’ordre public et de la sécurité des affaires commerciales et, comme tels, acteurs essentiels de l’économie, vous devez inlassablement chercher la vérité comptable. Soyez donc des assoiffés de vérité, doutez, méfiez-vous des fausses évidences et des certitudes trompeuses». Le message du Premier Président de la Cour d’Appel de Nîmes, Bernard Bangratz, a été très clair. Il s’adressait aux huit nouveaux commissaires aux comptes prêtant serment lors d’une audience solennelle de cette Cour et marquant ainsi leur entrée officielle dans cette profession.
Le Premier Président a ajouté : «Votre code de déontologie sera votre plus fidèle rempart et votre indépendance le bien le plus précieux à conserver. Pour réussir votre mission, il vous faudra faire preuve de qualités d’intégrité, d’impartialité, de compétence et de discrétion. Vous aurez aussi l’obligation d’actualiser en permanence vos connaissances et d’évoluer avec votre environnement». Bernard Bangratz a cité à ce sujet la loi de simplification du droit s’appliquant notamment aux entreprises et publiée le matin même au Journal Officiel.
«Prêter serment, ce n’est pas rien»
Dans ses réquisitions, le Procureur Général, Michel Desplan, n’a pas été en reste : «Il n’est pas facile de devenir commissaire aux comptes. Et, prêter serment, ce n’est pas rien. Ce serment vous lie pour toute votre vie professionnelle». Si les impétrants jurent «d’exercer leur profession avec honneur, probité et indépendance et de respecter et de faire respecter les lois», c’est qu’ils vont assumer des responsabilités de très haut niveau, a rappelé le magistrat.
«Participant à la sécurité financière, votre fonction est d’intérêt public, a poursuivi Michel Desplan. Dans une société de libre concurrence, il est en effet indispensable d’assurer des relations de confiance entre partenaires et vous y contribuez efficacement. Pour cela, il vous est essentiel de rester indépendant des entreprises dont vous contrôlez les chiffres».
Pour conclure, le Président de la CRCC (Compagnie Régionale des Commissaires aux Comptes), Robert Fabrega, a mis en garde ses jeunes confrères contre leur principal ennemi : l’isolement. D’autant plus que le commissariat aux comptes ou audit légal est une profession libérale, donc individualiste par essence. Pour lutter contre ce risque, il a donc incité chacun à participer activement aux différentes rencontres proposées par la Compagnie. De nombreuses personnalités du monde juridique, administratif et économique ont été témoins de cette prestation de serment, ainsi qu’une partie des quelque 310 auditeurs légaux d’Ardèche, du Gard, de la Lozère et du Vaucluse, les quatre départements du ressort de la CRCC de Nîmes.