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Sondage CSA – Greenpeace sur le nucléaire : les Français sous-informés mais conscients du risque


Greenpeace publie aujourd’hui un sondage exclusif réalisé par l’institut CSA sur “les Français et le nucléaire”. Plus des 2/3 des personnes interrogées pensent qu’un accident comparable à celui de Fukushima pourrait survenir en France. Plus des 3/4 pensent que le vieillissement des centrales françaises accroit ce risque d’accident nucléaire. Enfin, 88 % d’entre elles disent n’être pas suffisamment informées des mesures à prendre dans un cas pareil.

L’un des enseignements de ce sondage, c’est la prise de conscience par les Français de la possibilité d’un accident nucléaire majeur en France. Une écrasante majorité d’entre eux se sentent sous-informés sur les mesures à prendre en cas d’accident nucléaire. Il est vrai que depuis 40 ans des gouvernements, de droite comme de gauche, refusent d’admettre la possibilité d’un accident et donc d’y préparer les Français, dont les 2/3 vivent à moins de 75 km d’un des 58 réacteurs du pays.

La dépendance au nucléaire et la ligne dure de Nicolas Sarkozy mise en question

Les Français sont 80 % à penser que leur pays est trop dépendant de l’énergie nucléaire et qu’il devrait diversifier ses sources d’énergie et 54 % qu’on pourrait “se passer du nucléaire” en développant les renouvelables et les économies d’énergie.

“Malgré des clivages apparents entre les sympathisants de droite et de gauche, la ligne dure de Nicolas Sarkozy ne crée pas l’adhésion. Il aura beau attiser les peurs, utiliser des chiffres les plus fantaisistes sur l’emploi ou le prix de l’électricité, la majorité des Français savent que rien de nous oblige à rester enfermés dans le nucléaire ad vitam aeternam“, affirme Karine Gavand, chargée des questions politiques pour Greenpeace France.

Des chiffres qui donneraient raison à François Hollande, s’il était sincère

Les Français souhaitent que la France diversifie ses sources d’énergie. C’est encore plus vrai pour les sympathisants socialistes. François Hollande l’a compris. Son engagement à réduire de 25 % la part du nucléaire d’ici à 2025 va dans ce sens.

“Malheureusement, comment ne pas douter de la sincérité du candidat socialiste ? Seule une fermeture de centrale est à l’agenda de son éventuel quinquennat et dans le même temps il compte mettre en service l’EPR de Flamanville. L’équation ne tient pas ! Fessenheim ne doit pas être ce qu’a été l’arrêt du projet de centrale de Plogoff pour François Mitterrand dans les années 80 : un os à ronger pour les écolos en échange de la poursuite du programme nucléaire français“, déclare Karine Gavand.

Pas assez de débat, de consultation

Enfin, une très large majorité – 84% – estime n’être pas suffisamment consultée sur le nucléaire et l’énergie. Sans surprise, puisque le monopole de l’énergie nucléaire en France ne résisterait pas à une information neutre et consultation des Français. Le risque nucléaire a été imposé, sans aucune possibilité de discussion.

La Cour des comptes l’a démontré dans son rapport, et l’âge de nos centrales l’impose : des décisions cruciales devront être prise pendant le prochain quinquennat. Et cela devra se faire en accord avec les Français, manifestement plus conscients du risque nucléaire que les responsables politiques.