Greenpeace accueille avec satisfaction mais prudence l’annonce faite par François Fillon et Bruno Le Maire concernant la ” mesure conservatoire visant à interdire temporairement” la culture du maïs génétiquement modifié Mon 810 sur le territoire français. L’organisation souligne, en effet, que cette décision tardive et fragile n’a peut-être pas empêché la semaille d’OGM en France au cours des semaines passées.
Le risque d’une contamination de fait
En effet, depuis novembre 2011 – date à laquelle le Conseil d’État a annulé le moratoire sur la culture de Mon 810 – et jusqu’à aujourd’hui, tout agriculteur désirant semer du maïs OGM en avait légalement le droit. Personne ne peut donc garantir que certains exploitants français favorables aux OGM n’aient profité de la période du début des semailles pour semer du maïs OGM.
Cette décision tardive du gouvernement risque donc de mettre les Français devant une situation de fait : celle de la contamination de fait des campagnes françaises par du maïs OGM.
La nécessité d’une interdiction solide et durable
Par ailleurs, la mesure conservatoire décidée par le gouvernement français apparaît comme bien fragile au regard de la décision prise la Cour européenne de Justice d’annuler le moratoire de février 2008. Combien de temps durera le montage juridique de la France ? Nul ne peut le dire.
Greenpeace demande au prochain président de la République de s’engager en faveur d’une interdiction solide et durable des OGM en France. Les Français ne peuvent pas s’accommoder d’une situation floue sur ce sujet étant donné les risques élevés de contamination irréversibles des autres cultures et de l’environnement.
Un appel à la vigilance citoyenne
Le Gouvernement doit immédiatement mettre en place une surveillance étroite afin de s’assurer qu’aucun maïs OGM, désormais illégal, n’ait été planté et en ordonner la destruction le cas échéant. Greenpeace appelle également à la vigilance citoyenne dès à présent afin d’identifier d’éventuelles cultures de maïs OGM en France pour cette année.