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Le citoyen : acteur des sciences de la biodiversité


Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, ministre de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, a reçu de Gilles BOEUF, président du Muséum national d’histoire naturelle, le rapport relatif à l’apport des sciences participatives à la connaissance de la biodiversité.

Science participative, citoyenne, collaborative : quelque soit la dénomination, les programmes lancés par les associations de protection de la nature et de l’environnement pour mobiliser le grand public se multiplient, tout particulièrement dans le domaine de la biodiversité. Ils renouent ainsi avec la tradition des sociétés savantes qui organisaient la participation de citoyens à la collecte des données scientifiques . Dans ces initiatives, le citoyen est invité à participer à des projets nationaux ou des inventaires communaux : à titre volontaire, il effectue des relevés ou prend des photos, qu’il met à disposition des chercheurs et institutions, créant ainsi des passerelles entre la société civile et la recherche.

Le dernier exemple en date du grand intérêt de ces démarches est un article paru le 10 janvier 2012 dans Nature concernant l’impact du changement climatique sur la répartition spatiale des oiseaux et des papillons en Europe : sans la contribution de plusieurs milliers d’amateurs qui ont consacré plus de 1,5 millions d’heures d’observation, les chercheurs n’auraient pu accéder aux données nécessaires à leurs travaux.

« En France, de nombreuses initiatives de sciences participatives ont vu le jour, certaines avec le soutien du ministère. Cependant, si ces programmes permettent indiscutablement d’améliorer les connaissances, il est nécessaire de les fiabiliser pour que les données collectées soient incontestables. Le ministère de l’Écologie souhaite proposer une démarche en ce sens à tous les opérateurs », a indiqué Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET.

« L’apport des citoyens passionnés à la connaissance scientifique est aujourd’hui indispensable dans ces domaines, une étroite collaboration et un profond respect mutuel s’établissant entre « amateur » et « professionnel » : ensemble, sur des protocoles discutés et fiables, ils nous apportent des données innombrables et déterminantes pour mieux saisir le changement et nous permettre la mise en place de mesures de gestion de nos environnements plus pertinentes et plus durables » a déclaré Gilles BOEUF.

Gilles BOEUF, président du Muséum national d’histoire naturelle, appuyé d’Yves-Marie ALLAIN et Michel BOUVIER, membres du conseil général de l’environnement et du développement durable, soulignent dans leur rapport les deux principaux bénéfices de ces démarches :
– avoir accès à des données non exploitables sans une couverture très étoffée des territoires ou des saisons,
– développer un outil de sensibilisation du public pour amener les observateurs à changer leur regard sur la nature et sur la biodiversité et donc, contribuer collectivement à une bien meilleure prise en charge de la gestion raisonnée et soutenable des écosystèmes.

Pour permettre un large débat et une appropriation par tous les intervenants, les propositions des auteurs seront présentées à la prochaine réunion du Comité national du développement durable et du Grenelle Environnement (CNDDGE) :
– la première concerne la validation scientifique des méthodologies et des données : il est désormais nécessaire d’établir une procédure claire dans ce domaine, portée par un ou plusieurs acteurs scientifiques indiscutables, le Muséum national d’histoire naturelle jouant à l’évidence dans ce domaine un rôle central en tant que garant scientifique de l’inventaire du patrimoine naturel ;
– la seconde concerne l’organisation en réseau des initiatives de participation du public aux sciences de la biodiversité : cette orientation permettra d’apporter à chaque porteur de projet un appui méthodologique solide et une visibilité maximale, et facilitera également l’implication des citoyens.