Le 15 novembre clôture officiellement la fin de la chasse saisonnière aux otaries en Namibie. Malgré l’appel à la transparence lancé par le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) et d’autres organisations, la chasse annuelle des otaries à fourrure du Cap continue de se perpétrer année après année dans le plus grand secret dans ce pays.
Le massacre annuel de bébés non sevrés alimente les inquiétudes des scientifiques, des partisans de la protection animale et de l’opinion publique dans son ensemble aux quatre coins du globe. Dans l’avis scientifique que l’EFSA (l’Autorité européenne de sécurité des aliments) a publié sur la protection des animaux, le massacre et le dépeçage des phoques, celle-ci se déclare fortement préoccupée par la chasse aux otaries en Namibie, concluant que « la chasse aux otaries à fourrure du Cap autorisée par la Namibie perturbe gravement le renouvellement des colonies et constitue une source de peur, de détresse et de souffrance pour les animaux. »
Cet avis scientifique se prononce également en faveur de contrôles indépendants et libres de cette chasse. Pourtant, malgré une condamnation internationale croissante, le gouvernement namibien nie la cruauté de cette pratique et refuse que des tierces parties se portent observatrices lors de la saison de la chasse. Une démarche qui s’est particulièrement illustrée cette année, la marine namibienne ayant été mise à contribution pour « protéger » les plages où se perpétraient les massacres et ainsi empêcher toute observation.
« Le gouvernement namibien défend le caractère responsable de la chasse annuelle aux otaries à fourrure du Cap. Pourtant, aucune information ne permet aujourd’hui d’appuyer cette affirmation, a déclaré Sheryl Fink, Directrice du programme Phoques d’IFAW. Bien au contraire, tout pousse à dire que cette chasse constitue une menace majeure pour le bien-être des animaux. Si elle est si durable, pourquoi tant d’informations sont-elles cachées aux scientifiques ? La méthodologie appliquée pour évaluer les populations d’otaries et le nombre d’animaux tués chaque année fait partie de quelques-unes des questions qui demeurent sans réponse. »
En septembre dernier, IFAW a pris part à une réunion à Windhoek rassemblant plusieurs parties prenantes, dont l’Ombudsman namibien en charge du suivi de la chasse annuelle en Namibie. IFAW a présenté des arguments scientifiques plaidant en faveur d’un arrêt de la chasse, et a fait part des nombreuses préoccupations soulevées par la communauté scientifique internationale au regard de la protection des animaux.
« IFAW se réjouit d’avoir pu rencontrer l’Ombudsman namibien, qui s’est engagé à ce que la procédure soit à la fois ouverte et transparente, a déclaré Mme Fink. Nous espérons que sa position officielle lui permettra d’inciter le gouvernement namibien à se montrer tout aussi transparent au sujet de la chasse aux otaries. Après tout, s’il n’y a vraiment rien à cacher, à quoi bon dissimuler des informations scientifiques et interdire la présence d’observateurs indépendants ? »
Avec un quota autorisé de 85 000 bébés et de 6 000 adultes, la chasse aux otaries namibienne constitue l’un des rares actes de massacre de mammifères marins au monde encore perpétrés aujourd’hui. Depuis 1989, IFAW s’oppose publiquement au massacre des otaries à fourrure du Cap et condamne fermement les mises à mort cruelles en Namibie.
À propos d’IFAW (le Fonds international pour la protection des animaux)
Fondé en 1969, IFAW sauve les animaux en détresse tout autour du globe. Grâce à des projets dans plus de 40 pays, IFAW vient en aide à tout animal le nécessitant, œuvre pour prévenir la cruauté envers les animaux et plaide pour la protection des animaux sauvages et de leurs habitats. Pour plus d’informations, visitez notre site web : www.ifaw.org.