EELV considère que les alliés européens dont la France ont une responsabilité forte dans cette guerre. Ils ont adhéré jusqu’à la déraison à la stratégie « anti terroriste » des américains déclencheurs de cette guerre en 2001 au lendemain du 11 septembre, qui non seulement mène à un échec militaire mais s’avère être un danger pour la paix mondiale.
Le peuple afghan a déjà payé un très lourd tribut du fait de cette guerre : 38 000 morts dont 90% afghans (chiffres toujours sujets à caution), des milliers de blessés, la destruction de puits et de canaux d’irrigation, le manque d’hôpitaux, d’écoles et d’autres services publics ; une agriculture dévastée par la généralisation de la culture du pavot qui répond à 93% de la demande mondiale d’héroïne, les déplacements de populations fuyant les zones de combats, les rackets, la sécheresse et la misère.
Sur le terrain militaire, la coalition, une des plus grandes coalitions militaires actuelles de la planète, ne parvient à contrôler durablement aucune zone, et les Talibans sont de nouveau aux portes de Kaboul.
Tous les avatars d’une économie en situation de guerre sont là: narcotrafic, contrebande d’armes, corruption à tous les niveaux du gouvernement central de Karzaï et des régions, prolifération des entreprises privées de sécurité, violations des droits de l’homme de toutes parts, prisonniers et disparitions des personnes, etc.
Pour EELV, ces 10 ans de conflit imposent de faire le bilan d ‘une guerre qui a trop duré et d’une stratégie anti-terroriste qui a montré toutes ses limites.
Nous demandons au gouvernement français de :
– retirer ses troupes et agir au sein du Conseil de Sécurité de l’ONU pour mettre fin à l’occupation militaire de l’Afghanistan et à la mission de la FIAS (Force internationale d’assistance à la sécurité) qui est sous commandement de l’OTAN.
Ni le gouvernement Sarkozy, ni l’OTAN, ni les Etats Unis ne donnent de signes clairs sur le retrait des troupes bien qu’il soit programmé entre 2011 et 2014 . La démilitarisation du pays est urgente.
– d’aider à élaborer un plan de Reconstruction du pays prévoyant un développement sur le long terme sous l’égide des Nations Unies et sans intervention des organisations militaires ou sécuritaires, comme le demandent de nombreuses ONG. Toutes les communautés afghanes, associations (notamment les associations de femmes) qui travaillent sur le terrain, l’ensemble des citoyens doivent être associés à la définition des priorités (rétablir un service public d’éducation, de santé et de justice) et recevoir les fonds nécessaires directement.
– dégager une aide financière pour la reconstruction à la hauteur des enjeux, les promeses avancées dans les réunions internationales doivent être tenues. L’association pour le développement Oxfam calcule que des 25 milliards de dollars promis depuis 2001 seuls 15 ont été versés par les pays donateurs.
Europe Ecologie Les Verts appelle au rassemblement organisé le samedi 8 octobre de 15h à 17h place de la Bastille (devant l’Opéra, angle rue de Charenton), par le Collectif national untitaire OTAN-Afghanistan qui rassemble de nombreuses organisations associatives, politiques et syndicales.
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